Sedik Chihab, porte-parole du RND Le vieux parti s'est adjugé, jusqu'à hier, 29 APW tandis que le parti de Ouyahia n'en est qu'à sa cinquième assemblée. La guéguerre entre le FLN et le RND se poursuit. Le FLN est allé chercher des alliances en dehors des partis de l'alliance présidentielle. Certains responsables du RND ne cachent pas leur dépit quant à l'implication de l'administration en faveur du FLN. Ils dénoncent «le parti pris notamment des walis dans certaines wilayas, qui agissent indirectement à travers des promesses, des intimidations et d'autres contacts». Néanmoins, le RND, à travers son porte-parole, Sedik Chihab, minimise la portée de ce conflit qui ne dit pas son nom. Il considère que «ces rivalités locales n'auront aucun impact sur la stratégie de l'alliance présidentielle qui va continuer à se réunir à chaque fois que c'est nécessaire». «Ces manoeuvres ne peuvent pas impacter négativement nos engagements politiques en faveur de l'Exécutif et du soutien au programme du président de la République»,a-t-il ajouté. Cela est d'autant plus vrai que le pacte de l'alliance présidentielle a été scellé tacitement entre les partis de la majorité et l'Exécutif». Perçus comme deux faces d'une même médaille, les deux partis se livrent une guerre de tranchées sur le terrain autour du contrôle des institutions élues. Le FLN qui n'a jamais pensé à concocter d'alliance avec le RND dans une aucune wilaya, continue de nier les accusations portées clairement contre la direction nationale par son rival le RND, en soulignant que «les alliances ont été scellées spontanément par les candidats à leur convenance et en fonction des rapports de force et des priorités locales». Des alliances contre nature concoctées de part et d'autre avec des partis de l'opposition comme le FFS, le MSP et d'autre partis n'appartenant pas à l'alliance présidentielle comme le Front El Moustakbel reflète la mésalliance entre les deux appareils. Alors que les opérations d'élection et d'installation des nouvelles APW se poursuit, le FLN argue qu'il s'est adjugé 29 Assemblées populaires de wilayas. Il s'agit des wilayas d'Alger, Oran, Annaba, Ouargla, M'sila, Tindouf, Tipasa, Relizane, Naâma, Oum El-Bouaghi, Skikda, Saïda, Batna, Laghouat, Aïn Defla, Souk Ahras, El-Tarf, Tissemsilt, Mascara, El-Bayadh, Tébessa et Mostaganem, Boumerdès, Oued Souf, Khenchela, Aïn Témouchent, Blida, Médéa, Tiaret et Constantine. Le FLN et le RND et à un degré moindre le FFS, le Front El-Moustakbel et le MSP ont également en ligne de mire le renouvellement partiel des membres du Conseil de la nation qui interviendra en décembre 2018. Le Sénat dédié au RND, reste une institution dont le contrôle est convoité par le FLN. Le RND de Ahmed Ouyahia, accuse à demi-mot la direction du FLN d'avoir opté pour des alliances contre nature pour contrecarrer le RND. Dans certaines wilayas, l'opération d'élection du candidat du FLN à la tête de l' APW s'est déroulée à huis clos, quand dans d'autres, l'élection s'est transformée carrément en plébiscite. Le parti de Ahmed Ouyahia qui a obtenu la majorité dans 14 APW, a perdu dans le sillage de ce jeu d'alliance une dizaine d'assemblées de wilayas. Le RND qui n'a pas encore digéré son recul dénonce le coup de poignard que lui a planté le FLN, son allié stratégique dans le dos. A titre de rappel, lors de l'annonce des résultats des élections locales, le patron du RND s'était plaint de la fraude au profit du FLN. La dernière rencontre entre les leaders des partis de l'alliance présidentielle(FLN, RND, MPA, TAJ), qui ne cesse de se fissurer, remonte au mois d'octobre dernier au Palais du gouvernement. La mise à mort de cette alliance de la majorité présidentielle risque ainsi d'être inéluctable, la déception des acteurs la constituant étant grande. L'échéance de la présidentielle de 2019 est pour beaucoup dans cette animosité grandissante entre les deux partis.