Les jeunes qui souhaitent s'installer en Algérie pourront bénéficier des dispositifs d'aide à la création de microentreprises en place. Pour ces centaines de binationaux encore indécis à venir investir en Algérie, les mesures annoncées à leur intention par le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, n'en demeurent pas moins une sorte d'encouragement à passer à l'acte. En effet, le chef de l'Exécutif a dans son allocution prononcée à l'ambassade d'Algérie en France où il s'est rendu jeudi dernier afin de coprésider avec son homologue français le rendez-vous du Comité interministériel de haut niveau (Cihn) a informé les jeunes de la communauté algérienne en France qui souhaitent s'installer en Algérie qu'ils pourront bénéficier des dispositifs d'aide à la création de microentreprises sur place en Algérie. A propos de ce dispositif, le Premier ministre a expliqué au parterre qu'il accompagnera les jeunes de 18 à 35ans dans plusieurs activités, depuis l'agriculture ou la production de biens et de services, jusqu'à l'ouverture de cabinets médicaux ou de bureaux d'architectes. Ahmed Ouyahia a par ailleurs indiqué que les compatriotes de la communauté qui souhaitent investir en Algérie «pourront bénéficier de tous les régimes d'avantages ouverts aux investisseurs nationaux résidents». Comme il a fait remarquer que l'Algérie a «tant besoin» du savoir-faire, des compétences et des capitaux de ses enfants expatriés pour son développement économique. A ceux qui restent réticents à venir travailler, Ahmed Ouyahia les a informés de l'ouverture au courant de 2018 d'une banque en France, filiale de la Banque extérieure d'Algérie (BEA), au profits de ses ressortissants qui désirent en être clients, et au service du flux commercial entre l'Algérie et la France, précisant que les procédures pour cette ouverture «sont en cours de mise en place». Cette ouverture d'une filiale de la BEA pourra en quelque sorte encourager les binationaux de venir investir en Algérie car une telle mise en place peut alléger la procédure de rapatriement de leurs bénéfices ce qu'ils ont toujours redouté et par voie de conséquence qui a freiné leur élan de venir investir dans leur pays d'origine. Toujours dans ce même raisonnement, le Premier ministre dira à ceux qui se posent la question suivante: pourquoi investir en Algérie au moment où des centaines de jeunes traversent la mer au péril de leur vie pour venir vivre en Europe? « que ces jeunes ne fuient pas le chômage, car les opportunités d'embauche existent en Algérie, mais sont plutôt à la recherche d'un autre mode de vie». Le Premier ministre a en outre souligné au sujet des attentes de l'Algérie auprès des membres de la communauté, qu'elles sont fondées «dans la mesure où la communauté algérienne à l'étranger recèle des gisements de compétences, de capitaux et d'autres atouts» et d'ajouter dans ce sens: «L'Algérie a besoin de ses membres pour investir chez elle, y compris avec des privés». Ahmed Ouyahia a enfin affirmé en marge de son passage à l'ambassade que l'Algérie a besoin de sa communauté à l'étranger «pour ses compétences scientifiques et techniques, et pour servir de «tête de pont» pour ses exportations en France et ailleurs dans le monde, appelant ses membres à s'organiser, à être «unis et solidaires». «Dans ce domaine, l'Etat ne veut pas trop s'immiscer au risque de paraître à tort comme voulant «caporaliser» la communauté», a-t-il soutenu, indiquant que toute démarche tendant à fédérer la communauté algérienne de nationaux, binationaux et d'Algériens d'origine, intégrés dans le système politique, économique et social français, «sera un acquis pour vous, pour mieux faire entendre votre voix et pour mieux défendre vos droits».