Une journée d'études techniques sur les «activités récréatives» au niveau des retenues d'eau superficielles et des lacs a été organisée hier par l'Agence nationale des barrages et des transferts (Anbt). Cette rencontre a été rehaussée par la présence des ministre des Ressources en eau et celui du Tourisme et de l'Artisanat, Hocine Necib et Hacène Mermouri ainsi que celle du directeur général de la Protection civile, le colonel Mustapha El Habiri et autres hauts responsables des ministères de l'Education nationale et de la Jeunesse et des Sports dont les responsables ont été excusés. Dans son allocution, le premier responsable du secteur, Hocine Necib, s'est félicité pour «le taux de raccordement qui dépasse les 90% et des dotations quotidiennes d'eau potable par habitant, de l'ordre de 180 litres». Il saisira cette opportunité pour rappeler que «les 28 barrages réalisés depuis l'an 2000 ont porté le nombre des ouvrages de mobilisation à 75 avec une capacité de stockage de plus de huit milliards de m3» niveau extensible prochainement à neuf milliards. Il ajoutera que l'ambition est de doter le pays d'un parc de 130 barrages à l'horizon 2030». Se prononçant sur le thème des travaux «activités récréatives», Necib soulignera la nécessité de sécuriser les points d'eau en «n'acceptant plus les baignades sauvages et leur lot morbide de noyades». Sur ce point, il dira que «seul le développement des pratiques récréatives et sportives pourra venir à bout de ce fléau». Il le pourra, dira-t-il «à travers l'émergence d'un cadre agréable, sécurisé et contrôlé où pourront évoluer nos enfants en toute quiétude». Necib, qui a souhaité que l'offre touristique qui sera proposée devra «s'adresser en premier lieu à nos jeunes, dynamiques et enthousiastes», a assuré de la disposition de son département «à examiner et à soutenir les initiatives dans ce segment émanant du secteur du tourisme, des collectivités locales des opérateurs économiques privés et de la société civile». Le ministre précisera que les barrages sont situés partout dans le pays et constituent des points d'ancrage adéquats pour l'éclosion d'offres de tourisme local, attractives et diversifiées. Il citera la détente, les loisirs aquatiques et pédestres comme les randonnées. Répondant à une question de L'Expression quant au financement du mégaprojet de «Croissance verte, aménagement du barrage de Merdja Sidi Abed, dans la wilaya de Relizane», en cette période de crise et dont une projection filmée a été proposée, Necib a répondu sereinement qu'il sera assuré par les «concessionnaires dans le respect scrupuleux des cahiers des charge qui leur seront soumis». Lors de cette journée d'études, une application Web pour la gestion des barrages a été lancée par l'Anbt. Appelée «Soudoud Dzair», cette application permet, à partir de données cartographiques (google earth...), l'accès à une large palette d'informations géographiques, notamment la visualisation de donnés géographiques et géolocalisées de l'ensemble des barrages du pays. Elle est aussi un outil d'observation et de consultation de l'évolution des réserves en eau des barrages du pays (réserves stockées quotidiennement, apports enregistrés, taux d'évaporation...) et la gestion en temps réel de l'information liée à la gestion de la ressource en eau des barrages. Elle permet également le suivi des réalisations de barrages et des transferts, ainsi que le suivi de la qualité de l'eau brute sur l'ensemble des barrages en exploitation. L'application en question dispose aussi d'un modèle de prévision météorologique permettant de prédire les éventuels apports en eau susceptibles d'être enregistrés au niveau des barrages. Pour Necib, cette application est en adéquation avec la politique du gouvernement visant la numérisation de tous les secteurs, y compris celui des ressources en eau pour une gestion intégrée et fiable. Pour rappel, les investissements hydrauliques réalisés depuis 2000 ont permis d'augmenter la capacité de mobilisation des eaux de surface à travers la construction de 32 nouveaux barrages, 44 nouveaux barrages intégrés, cinq grands transferts, 11 stations de dessalement de l'eau de mer et 152 stations de traitement des eaux usées. Le ministre ne manquera pas de rappeler que le cadre réglementaire de ces projets d'activités récréatives existe depuis septembre 2011. Il faut noter que cette journée d'études a été relevée par la participation effective d'experts de pays méditerranéens venus de la péninsule Ibérique (Portugal et Espagne) et de France. Ils ont présenté chacun leurs expériences de valorisation des lacs pour les activités touristiques autour des points d'eau, barrages, retenues artificielles, lacs et réservoirs. Leurs contraintes, leur protection et leur valorisation ont été tour à tour mises en exergue par ces intervenants de la rive nord de la Méditerranée.