«En 2030, l'Algérie disposera d'un patrimoine unique en Afrique de 139 barrages», a déclaré, le directeur général de l'Anbt, Saïd Abbas, à l'ouverture du colloque. Le barrage est un ouvrage des plus sensibles et stratégiques après la centrale électrique, donc la «vigilance doit être de rigueur», a souligné le ministre des Ressources en eau, hier à Alger, Hocine Necib en marge du colloque international tenu à l' Isgp sous le thème «Barrages et séismes». Le but recherché à travers ce colloque où a été invité un aréopage d'experts nationaux et internationaux, selon le ministre «est de s'approprier les nouvelles technologies et s'enquérir de nouvelles expériences internationales pour améliorer en permanence le système d'observation et de surveillance des barrages». L'étude pour la réalisation d'un barrage prend en compte toutes les données liées à la région pour ce qui est relatif à l'aléa sismique et la nature du sol, a estimé le professeur Mustapha Meghraoui, de l'Institut de physique du globe de Strasbourg en France. Le Centre de recherche en astronomie astrophysique (Crag) a doté les barrages importants de sismographes et avec le Centre national de recherche appliquée en génie parasismique (CGS), on a prévu de développer un réseau d'occultation de ces ouvrages», dira M. Necib qui a affirmé que tous les barrages sont sécurisés et ne risquent aucune rupture, notamment au nord de l'Algérie qui dispose d'un réseau étoffé de surveillance et d'observation des ouvrages qui y sont implantés. Nous n'avons jamais formulé d'inquiétude sur l'état de nos barrages, aussi bien par rapport à l'aléa sismique, que par rapport aux inondations», a-t-il ajouté. La problématique des barrages n'est pas spécifique à l' Algérie car c'est un problème qui se pose au niveau mondial d'où la présence au colloque de la Commission internationale des grands barrages, indique le professeur Maghraoui. Les séismes d'El Asnam en 1980 et celui de Boumerdès en 2003 ont permis de tirer les renseignement que «l'Algérie est sujette aux secousses sismiques, un aléa majeur imprévisible à prendre à bras-le-corps car le risque zéro n'existe pas», dit-il également. Les barrages en exploitation en 2030 en Algérie seront au nombre de 139 contre 70 actuellement ce qui permettra de mobiliser une capacité totale de 12 milliards de m3 environ, a indiqué hier à Alger, le directeur général de l'Agence nationale des barrages et transferts (Anbt), Saïd Abbas. «En 2030, l'Algérie disposera d'un patrimoine unique en Afrique de 139 barrages avec une capacité totale de 12 milliards de m3 environ», a dit M.Abbas à l'ouverture d'un colloque de deux jours sur le thème des barrages et des séismes Le DG de l'Anbt a souligné que la capacité des 70 barrages en exploitation est de 7,1 milliards de m3. De son côté, le ministre des Ressources en eau, Hocine Necib, a souligné que depuis le début des années 2000, ce patrimoine est augmenté par la mise en service de 27 barrages. M.Necib a indiqué que les 70 barrages en exploitation doivent être préservés contre les séismes car ils constituent «la colonne vertébrale de l'outil de sécurisation de l'approvisionnement en eau de la population». «Il est évident que ce patrimoine doit être préservé» et il est nécessaire «d'aller vers une gestion de notre patrimoine hydraulique en prenant en compte les aléas naturels».«J'attends de ce colloque qu'il nous éclaire, à la lumière des dernières avancées de la science et de la technologie, sur toutes mesures à prendre pour assurer une sécurité optimale de ce patrimoine des aléas naturels», a préconisé le ministre. Ce dernier a assuré que les barrages en Algérie sont sûrs et qu'ils ont été conçus sur la base des recommandations de la Commission internationale des grands barrages. Le ministre a rappelé, que les séismes d'El Asnam en 1980 et de Boumerdès en 2003 «ont permis de vérifier la solidité de nos barrages qui ont parfaitement résisté à ces deux chocs violents (...) et ces tests à grande échelle nous rassurent de la fiabilité des conceptions et la qualité de la réalisation de ces ouvrages». Pour améliorer davantage les méthodes de sécurité des barrages, le ministre a annoncé qu'un accord de partenariat sera signé prochainement avec le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique afin d'introduire des programmes de recherche appliquée dans le domaine de la construction des barrages et de la mesure des aléas climatiques (les crues) et sismique. Cet aléa sismique est évalué en tenant compte de la nature du site du barrage afin d'identifier les failles qui peuvent provoquer des séismes et prendre les mesures nécessaires à la sécurité de l'ouvrage, a dit Youssef Bouhadad, directeur au Centre national de recherche appliquée en génie sismique dans une conférence sur ce sujet. Enfin, le ministre des Ressources en eau s'est exprimé à propos du taux de remplissage des barrages à la suite des pluies qui se sont abattues durant les journées du 14 au 16 de ce mois sur le pays en disant qu'il a atteint un taux de 69% avec un apport de 20 millions de m3 supplémentaires.