L'aléa sismique est pris en compte dans la conception des 70 barrages que compte le pays et les 15 millions d'Algériens vivant en aval de ces ouvrages n'ont pas d'inquiétude à nourrir sur la question. C'est là, en gros, le message donné par le ministre des Ressources en eau, Hocine Necib, lors d'un point de presse animé en marge du colloque international organisé, hier à l'ISGP (Alger), par l'Agence national des barrages et transferts (ANBT) autour du thème "Barrages et séismes, avancées récentes et contexte algérien". "Nous n'avons aucune inquiétude à nous faire. Nos barrages sont sécurisés. Ils sont conçus selon les normes internationales", a-t-il rassuré. "Tous les barrages sont dotés d'un réseau d'auscultation", a-t-il insisté. Pour le ministre des Ressources en eau, les deux tests grandeur nature que sont le séisme de Chlef en 1980 et celui de Boumerdès en 2003 ont permis de vérifier la solidité des barrages algériens qui ont "parfaitement résisté à ces deux chocs violents et successifs". Et M. Necib de citer le barrage de Kedarra qui n'est pas très loin de l'épicentre du séisme de 2003 mais qui n'a eu aucune fissure. Pourquoi alors la tenue de ce colloque ? "Nous avons fait appel à d'éminents experts étrangers et nationaux pour nous approprier les nouvelles technologies dans le domaine pour mieux surveiller nos barrages", a expliqué M. Necib. Cette rencontre se veut aussi "un message fort" quant à la volonté de son ministère à travailler à nouveau avec la Commission internationale des barrages. Concernant le colloque lui-même, il a vu la participation du ministre de l'Enseignement supérieur, du directeur général de la Protection civile, du secrétaire général du ministère de l'Habitat et d'un aréopage d'experts nationaux et étrangers venant de plusieurs pays (France, Espagne, Canada, Grèce et Serbie) qui animeront pas moins de 22 conférences, tout le long des deux jours que durera la rencontre, portant sur 4 thèmes majeurs (connaissance de l'aléa sismique, conception parasismique des barrages, comportement des barrages en cas de séisme-retour d'expérience et enseignement et enfin gestion de crise-rôle de l'exploitant et organisation des secours). Dans son allocution d'ouverture, le ministre des Ressources en eau s'est félicité de la tenue d'une telle rencontre. "Ce colloque international constitue une véritable première dans ce domaine et dans ce secteur. Il témoigne de la volonté des pouvoirs publics d'aller vers une gestion de notre patrimoine hydraulique et prenant en compte tous les vecteurs de risques à savoir les aléas naturels, à leur tête le séisme", a-t-il affirmé. Pour lui, les pouvoirs publics ont donné une "priorité absolue" à l'eau et qui s'est traduite par "un programme extrêmement ambitieux de mobilisation des eaux de surface et de leur transfert". Et M. Necib d'appuyer son constat élogieux par des chiffres : 27 barrages construits depuis 1999, 14 en cours de réalisation et 23 autres programmés dans le prochain plan quinquennal 2015-2019. Aussi M. Necib a instruit l'ANBT de renforcer sa collaboration avec le Centre de génie parasismique (CGS) et le Centre de recherche en astronomie, astrophysique et géophysique (Craag) "en vue de l'élaboration d'un fascicule technique adapté au contexte national (...)". Ce qui ne l'a pas empêché de louer le travail accompli par le directeur de l'ANBT, Saïd Abbas, à la tête de cet organisme. Dans son intervention, M. Abbas a donné un aperçu général de son agence. Selon lui, à l'horizon 2030, l'Algérie comptera 139 barrages avec une capacité totale de 12 milliards m3. A. C. Nom Adresse email