Ils étaient plus de 3000 à scander «Ma ulac tamazight, ulac, ulac», ou encore «Assa azeka, tamazight tella tella!». En plus d'exiger que les acquis soient consolidés, les manifestants réclament la généralisation de l'enseignement sur l'ensemble du territoire national. En réponse à l'appel du Collectif national pour la défense de l'identité amazighe (Cndia); les étudiants de l'université Akli Mohand Oulhadj de Bouira ont battu le pavé dans une longue procession qui les a conduits depuis l'université jusqu'à l'entrée du siège de la wilaya. Encadrés par un important dispositif sécuritaire, ils étaient plus de 3000 à scander «Ma ulac tamazight, ulac, ulac», ou encore «Assa azeka, tamazight tella tella!». Contrairement à la veille où cette même marche avait été interdite et a été à l'origine d'un violent affrontement entre les étudiants et les éléments des forces antiémeute, la marche d'hier s'est déroulée dans le calme et la sérénité. Arrivés devant le siège de la wilaya après avoir emprunté le grand boulevard, les marcheurs ont été dirigés vers l'esplanade située en face de la Maison de la culture où plusieurs leaders ont pris la parole pour rappeler que «tamazight reste une ligne rouge à ne pas franchir». En plus d'exiger que les acquis soient consolidés, les manifestants réclament la généralisation de l'enseignement sur l'ensemble du territoire national. Ils réclament aussi la levée de ce caractère optionnel de son enseignement. Nombreux parmi les manifestants regrettent le geste de la veille quand un groupe proche du mouvement séparatiste a fixé l'étendard cher à Ferhat M'henni au côté du drapeau national. «Notre action n'est pas un cautionnement des idées de certains. Nous revendiquons une correction de l'histoire de ce pays pour lequel sont morts nos pères et grands-pères» nous confie un manifestant. En leur parlant des garanties avancées par le HCA, plusieurs manifestants disent ne pas se reconnaître dans cette institution qui, selon eux, fait le jeu des politiques. Pour un manifestant, «la vigilance doit être de mise. Le combat pour l'amazighité de l'Algérie continuera loin des desseins inavoués de certaines parties. Lors de la marche et arrivés devant le lycée Seddik Benyahia, les manifestants ont scandé des slogans anti-américains et antisionistes en référence à El Qods. Vers 13 h, tout ce beau monde s'est dispersé dans le calme et la bonne humeur. Il y a lieu de signaler la bonne initiative du nouveau président APW de Bouira, Boutata Ahmed qui est venu écouter les doléances des manifestants et à qui il a demandé d'éviter la casse. Le message a été écouté. Dans la ville de Batna, des étudiants de l'université de Batna et des militants associatifs ont organisé une marche, dispersée par les forces de l'ordre. Des heurts ont éclaté vers 11 heures entre les forces de l'ordre et les manifestants dont plusieurs ont été interpellés. Ces deux marches, à l'image de celle qui les a précédées, à Tizi-Ouzou et Béjaïa, sont motivées par les mêmes revendications, concernant Tamazight. L'ensemble des manifestants semble convaincu que rien n'a été entrepris pour la promotion de la culture amazighe, contrairement aux déclarations des responsables de cette même promotion justement. Il est clair que la vérité éclatera dans peu de temps, une fois les esprits calmés et à la condition d'une communication efficace du HCA. Il reste que cela n'exclut pas une tentative de récupération d'un noble sentiment populaire à des fins inavouées. Il faut dire enfin, que ces manifestations, bien que comprises par la population de toute la région, ne peuvent constituer un facteur essentiel d'une promotion déjà en marche depuis plus d'une décennie.