La Coupole du complexe sportif Mohamed Boudiaf à la disposition de tous les partis politiques, associations et simples citoyens pour exprimer leur soutien à la cause palestinienne Outre Alger, il y a lieu de s'attendre à ce que l'ensemble des chefs-lieux de wilayas vibre à l'unisson pour El Qods occupée. Sans que cela soit «officiellement» décidé, il semble que la journée d'aujourd'hui sera celle de la mobilisation citoyenne contre la décision de Donald Trump de transférer l'ambassade américaine à El Qods occupée. Il y a d'abord la décision des autorités centrales de mettre la salle de la Coupole du complexe sportif Mohamed Boudiaf à la disposition de tous les partis politiques, associations et simples citoyens pour exprimer leur soutien à la cause palestinienne. Bien que cette décision n'ait pas été relayée par une campagne d'information, il est clair qu'au sein du tissu associatif et au niveau de la base de nombreuses formations politiques, le mot d'ordre est déjà parti et l'on s'attend à une foule nombreuse aujourd'hui, dans et aux alentours de la salle omnisports du complexe sportif. Ce dont on peut être sûr, c'est la mobilisation des partis de l'alliance présidentielle, dont l'initiative des pouvoirs publics agrée, pour la simple raison que le FLN et ses alliés ont pour habitude de ne jamais transgresser l'interdiction de manifester dans la capitale. Les partis de l'opposition ont, pour leur part, émis des réserves quant à la manière dont a été «goupillée» la manifestation d'aujourd'hui. L'absence d'un organisateur identifié et, donc d'une programmation définie au préalable, ces formations politiques reçoivent l'appel des pouvoirs publics avec une certaine froideur. L'argument de ces partis tient surtout au fait que leur présence doit être, d'une manière ou d'une autre, visible. Se fondre dans la masse des Algériens dans un grand rassemblement trans-partisan, strictement dédié à une cause qui fait l'unanimité au sein de la société, ne semble pas contenter les quelques leaders de l'opposition contactés par L'Expression. Ces derniers, qui se recrutent essentiellement dans la famille islamiste, tentent de monter des rassemblements dans quelques wilayas du pays pour exprimer au nom de la seule formation politique qu'ils représentent leur soutien à la cause palestinienne. Un soutien teinté de récupération politicienne que les responsables de ces partis tentent de faire admettre comme une position de tout le peuple algérien. La posture des islamistes algériens n'est pas différente de celle de leurs «frères» idéologiques dans les autres pays arabes. Il y a dans leur démarche, comme une volonté de s'approprier la solidarité à l'endroit du peuple de Palestine pour en tirer des dividendes politiques dans leurs pays respectifs. Cela explique leur frilosité à être associés à une large action de solidarité qui transcende les clivages idéologiques. Cela pour dire que si les autorités centrales ont opté pour une expression plurielle et apolitique de la solidarité des Algériens à l'endroit des Palestiniens, cela ne cadre visiblement pas avec l'idée que se font les islamistes de cette solidarité. Ces mêmes autorités qui justifient leur décision d'affectation de la salle Omnisports du complexe sportif Mohamed Boudiaf à Alger par «le respect de la réglementation interdisant les marches à travers Alger pour des raisons de sécurité» et affichent leur disposition à «permettre à la population de la capitale de s'exprimer sur cette question (El Qods)» ne limitent pas leur décision à la seule capitale. «Les autres wilayas répondront favorablement à toute demande locale de tenir, le samedi 16 décembre 2017, d'autres rassemblements de soutien à la cause du peuple palestinien frère», ajoute la même source. La dimension nationale donnée à cette journée de manifestation apporte la confirmation du caractère exceptionnel de ce samedi. Ainsi, outre Alger, il y a lieu de s'attendre à ce que l'ensemble des chefs-lieux de wilayas vibre à l'unisson pour El Qods occupée. L'accord préalable des pouvoirs publics sera pris à profit par le mouvement associatif sur l'ensemble du territoire national pour marquer l'engagement du peuple algérien aux côtés de la cause palestinienne. L'initiative, plutôt «novatrice» des pouvoirs publics, débouchera-t-elle sur une démonstration de force citoyenne, au-delà de toute appartenance politique ou ouvrira-t-elle une autre polémique, dont les réseaux sociaux sont traditionnellement friands? En tout état de cause, il est clair que dans l'esprit des Palestiniens, il n'est pas de peuple plus proche de leur cause que le peuple algérien. Le message des Algériens parviendra-t-il demain, jusqu'à Ghaza, Ramallah et à El Qods occupée?