Le gouvernement a réservé la Coupole aux associations, partis politiques et citoyens désirant y tenir un rassemblement de solidarité avec la cause palestinienne. Le gouvernement anticipe: il n'est pas question de faire une exception à la sacro-sainte interdiction des manifestations dans la capitale, même s'il s'agit de la cause palestinienne. Pour exprimer leur désaveu et dénoncer la décision du président américain Donald Trump de reconnaître unilatéralement El Qods comme capitale d'Israël, le gouvernement offre une alternative aux citoyens. La salle de la Coupole du complexe sportif Mohamed- Boudiaf à Alger sera mise, samedi prochain, à la disposition des associations, partis politiques, et citoyens désirant y tenir un rassemblement de solidarité avec la cause palestinienne. Une manière pour l'Exécutif d'éviter d'éventuels dérapages, mais aussi de ne pas déroger à cette règle interdisant les marches au niveau de la capitale. «A l'effet de permettre à la population de la capitale de s'exprimer sur cette question dans le respect de la réglementation interdisant les marches à travers Alger pour des raisons de sécurité, la salle de la Coupole du complexe sportif Mohamed Boudiaf sera mise, le samedi 16 décembre 2017 dans la matinée, à la disposition des associations, partis politiques et citoyens désirant y tenir un rassemblement de solidarité avec la cause palestinienne», a indiqué hier, un communiqué des services du Premier ministre. Cette décision contentera-t-elle les nombreux partis et organisations voulant exprimer leur courroux dans les rues d'Alger? Vendredi dernier, des manifestants qui ont répondu à un appel lancé la veille sur les réseaux sociaux à une manifestation à la Grande Poste à Alger- Centre ont été empêchés par la police d'organiser leur marche. Il y a trois jours, la secrétaire générale du Parti des travailleurs, Louisa Hanoune, qui s'exprimait au cours d'un point de presse organisé au village des artistes à Zéralda, a demandé aux autorités de faire exception en laissant les Algérois battre le pavé pour la Palestine. «L'Etat devrait permettre aux citoyens de marcher sur Alger pour dénoncer la décision de Trump et pourquoi pas organiser et encadrer des marches dans d'autres wilayas», a-t-elle signifié. Selon Hanoune, l'Etat a déjà organisé par le passé des marches au profit du peuple palestinien et autres causes. Mais le gouvernement est décidé à faire respecter la loi tout en laissant ouverte la possibilité de rassemblements dans les salles. «En parallèle, les autres wilayas répondront favorablement à toute demande locale de tenir, le samedi 16 décembre 2017, d'autres rassemblements de soutien à la cause du peuple palestinien frère», précise le communiqué du gouvernement. Tout en rappelant que l'Algérie a officiellement dénoncé la décision américaine considérant El Qods comme capitale de l'occupant israélien, en violation des résolutions pertinentes des Nations unies, la même source souligne que cette position s'inscrit «en droite ligne avec l'engagement constant de notre pays aux côtés du peuple palestinien pour l'édification de son Etat indépendant et souverain avec El Qods pour capitale».