Le représentant permanent de la Palestine auprès de l'ONU, Riyad Mansour, a appelé jeudi les Etats membres de l'organisation à voter massivement sur un projet de résolution de l'Assemblée générale, relatif au droit du peuple palestinien à l'autodétermination. Intervenant devant le Comité pour l'exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, Riyad Mansour a invité les Etats membres à se mobiliser afin de «passer la barre des 180 voix «au cours de ce vote, prévu mardi prochain. En parallèle, l'ambassadeur palestinien a annoncé qu'un projet de résolution contre la reconnaissance américaine d'El Qods occupée comme capitale d'Israël allait être présenté prochainement au Conseil de sécurité par l'Egypte. Il a précisé que le texte, dont sera saisi le Conseil de sécurité, va «réaffirmer que toute décision prise en rapport avec El Qods serait nulle et non avenue», indiquant, toutefois, qu'il s'attend à ce que les Etats-Unis y opposent leur veto. L'ambassadeur Riyad Mansour a déclaré que la reconnaissance américaine, est une «décision unilatérale illégale, irresponsable et une provocation à l'encontre des Palestiniens et des milliards de musulmans et chrétiens du monde entier» Pour la délégation palestinienne, a-t-il poursuivi, la question d'El Qods se doit d'être discutée dans le cadre des pourparlers entre les parties du conflit. «Sans un accord sur El Qods, il n'y aura pas de paix au Moyen-Orient», a-t- il affirmé De son côté, le président du Comité, Fodé Seck, a souligné que la décision de l'administration américaine constituait une violation flagrante des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité et de l'Assemblée générale, exhortant les Etats-Unis à revenir sur leur position. Evoquant la réunion d'urgence que le Conseil de sécurité a tenue vendredi dernier sur la question d'El Qods, Fodé Seck a demandé aux membres et observateurs du Comité de manifester leur soutien au peuple palestinien au nom de leur pays et de toutes les instances internationales et multilatérales. «Si la communauté internationale n'est pas en mesure de défendre le droit international, cela pourrait mener au chaos, ce qui n'est pas dans l'intérêt des peuples», a averti à son tour le représentant de la Turquie. La délégation turque a présenté, au cours de cette réunion, la synthèse des travaux et résultats du sommet extraordinaire de l'Organisation de la Conférence islamique (OCI) qui s'est tenu mercredi dernier à Istanbul, à l'initiative du président Erdogan. Ainsi, le sommet a rejeté et condamné dans les termes les plus forts la décision américaine estimant qu'il s'agit d'une atteinte flagrante au droit international. Le communiqué final appelle le Conseil de sécurité à assumer ses responsabilités immédiatement et à veiller à ce que toutes les résolutions relatives à la question palestinienne soient mises en oeuvre sans plus tarder, à défaut de quoi, a poursuivi le délégué turc, les membres de l'OCI estiment que ces questions devront être renvoyées à l'Assemblée générale. Réagissant à ces propos, plusieurs délégations ont exprimé leurs vives inquiétudes quant aux répercussions de cette décision unilatérale qu'elles ont unanimement condamnée et rejetée. Le représentant du Pakistan a proposé le renvoi de cette question à l'Assemblée générale si le Conseil de sécurité s'avère incapable d'agir face à la décision américaine. Il a appelé à prendre des mesures économiques ciblées contre Israël pour l'amener à modifier son approche dans la gestion du conflit, en invitant la Cour internationale de Justice (CIJ) à donner un avis consultatif sur les derniers développements au Moyen-Orient.