L'observateur permanent de la Palestine auprès des Nations unies, Riyad Mansour, a déclaré vendredi dernier à New York, que certains membres du Conseil de sécurité subissaient des «pressions extrêmement fortes» de la part de certaines parties, qui veulent les influencer au moment où le Conseil est saisi de la question de la pleine admission de la Palestine en tant qu'Etat membre de l'ONU. Intervenant devant le Comité pour l'exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, M. Mansour a affirmé, en faisant allusion aux Etats-Unis, qu'un Etat très puissant, qui a le droit de veto, a publiquement déclaré qu'il ferait obstruction à la demande palestinienne. «Mais cela ne dissuadera pas les Palestiniens», a souligné M. Mansour, qui a fait valoir que l'Autorité palestinienne a d'autres options, notamment devant l'Assemblée générale, qu'elle étudiera si cela s'avère nécessaire. Pour lui, la demande d'admission de l'Etat de Palestine, en tant qu'Etat membre des Nations unies à part entière, marque le début de l'ère du printemps palestinien. Evoquant que l'on vivait un moment historique et de grande fierté, suivi par des centaines de milliers de Palestiniens, en particulier dans les camps de réfugiés, M. Mansour a estimé que la présence d'un Etat de Palestine à l'ONU était un droit naturel, historique et légal du peuple palestinien, et ce, pour deux raisons. Il s'agit, a-t-il expliqué, des institutions nécessaires à la gestion de cet Etat qui ont été créées et approuvées par l'ensemble de la communauté internationale, tandis que 131 Etats membres des Nations unies reconnaissent déjà la Palestine en tant qu'Etat indépendant, ajoutant que deux autres Etats qui viennent de procéder à cette reconnaissance l'annonceront bientôt de manière officielle et publique. M. Mansour a indiqué que les négociations avec Israël sont conditionnées par deux points : elles doivent se faire sur la base des frontières de 1967 ; et les activités liées aux colonies de peuplement doivent cesser dans les territoires occupés et à El-Qods-Est. Malheureusement, Israël a répondu à ces conditions, non pas avec des mots mais avec des actions, puisque son gouvernement a annoncé la construction de nouvelles colonies à El-Qods-Est», a regretté M. Mansour, considérant qu'avec ce genre d'agissements, Israël ferme la porte aux négociations. Pour être adoptée, rappelle-t-on, la demande de Mahmoud Abbas pour l'admission de la Palestine en tant qu'Etat membre de l'ONU, doit recueillir le soutien de 9 des 15 membres du Conseil et ne faire l'objet d'aucun veto parmi les cinq membres permanents.