Les Annabis ont exprimé, avec ferveur et une voix commune, leur condamnation de la décision américaine de considérer El Qods, capitale de l'occupant israélien. Le théâtre régional Azzedine Medjoubi de Annaba a regroupé hier samedi, un rassemblement de solidarité avec la cause palestinienne, suite à la décision des Etats-Unis de considérer El Qods comme capitale d'Israël. A l'instar des autres wilayas du pays, les Annabis, solidaires de toutes les causes justes se sont exprimés sur cette question dans le respect des valeurs identitaires, arabo-musulmanes. Le rassemblement a été telle une intifadha à Annaba, où la population a scandé «Birouh, bidam, nafdik ya Qods!». Plus encore «Djich, chaâb, maâk ya Falastine.». Des mots qui ont ébranlé le théâtre qui n'a pas pu contenir les populations dont le plus grand nombre s'est positionné sur la place des Martyrs, en face du théâtre. La scène locale s'est démarquée par les marques de soutien et de solidarité avec la lutte et le droit du peuple palestinien, à édifier son Etat souverain ayant pour capitale El Qods. La dénonciation était vive. Les Annabis ont à travers ce rassemblement, condamné et dénoncé la position des Etats-Unis, en faveur de la colonisation de la Palestine par Israël, notamment la décision prise par Donald Trump, qui a reconnu El Qods, capitale de l'entité sioniste. Une solidarité manifestée par la classe politique locale, les différentes organisations, mouvements et associations. Ont été présents à ce rassemblement Omar Hamdani, représentant de l'ambassade de Palestine à l'est du pays ainsi que Mouatasim Billah Abou Rabia, représentant du mouvement Fatah. Pas surpris par la réaction du peuple algérien, «c'est une tradition très ancrée chez nos frères algériens», dira Omar Hamdani, apostrophé sur la question. L'interlocuteur a plutôt été impressionné par le nombre incroyable des Annabis, portant la cause de la Palestine dans leurs coeurs, et venus manifester une solidarité jamais égalée. Sur la décision prise par Trump sur El Qods capitale d'Israël «c'est une fuite en avant de Trump, des problèmes internes de son pays», dira Hamdane et d'ajouter «cette prise de décision est un défi aux règles internationales, pour ne rien changer au conflit palestinien»; selon notre interlocuteur cette décision se traduit par une satisfaction de l'extrême droite aux USA et l'extrême droite israélienne. «C'est aussi une raison pour la montée des groupes extrémistes et le conflit religieux», a expliqué le représentant de l'ambassade de Palestine à l'est du pays. L'homme, tout autant que le représentant du mouvement Fatah, a estimé qu'El Qods est une ligne rouge. Ce dernier voit en cette décision une violation du droit international. Condamnant vivement la décision de Washington, Mouatasim Billah réaffirme le droit légitime des Palestiniens à édifier l'Etat de Palestine et sa capitale El Qods. Ces propos et bien d'autres tous similaires avec des Annabis, venus soutenir la Palestine dans sa cause, mais surtout faire entendre leurs voix, comme un seul homme «faire d'El Qods Echarif la capitale d'Israël est une grande atteinte aux Arabes et aux musulmans», ont lancé des jeunes en furie. «El-Qods est la capitale de l'Etat palestinien et elle le restera», se sont insurgés d'autres. Ces derniers manifestant une maturité politique bien distinguée, en se demandant «Israël est-il un Etat, pour lui reconnaître une capitale?» Toufik étudiant de son état estime que la question doit être prise au sérieux. «Les pays arabes et musulmans doivent se montrer plus solidaires que jamais et défendre El Qods, car elle est toute la Palestine et tout le Monde arabe.» Le point le plus crucial soulevé aussi bien par le simple citoyen que le politicien et tous les autres mouvements ou associations, celui de la complicité de certains Etats arabes de la région. Ils sont tenus pour responsables par leur silence qui cautionne la décision du président des Etats-Unis d'Amérique, qui constitue une atteinte et une violation du consensus sur le statut politique, légal et historique de la Ville sainte et compromet les chances de relance du processus de paix, à l'arrêt depuis une longue période. Ainsi, depuis Annaba, wilaya où le colonialisme avait, il y a 60 ans, été mis au pied du mur, avec une résistance durant la guerre de libération, les populations dénoncent la décision de l'impérialisme américain et interpellent, en tant que peuple ayant vécu les affres du colonialisme et ses complots, les peuples arabes, pour être à la hauteur de l'événement et mettre en avant une prise de conscience. Ainsi, au-delà des phrases de compassion, de dénonciation et de réprobation, le rassemblement d'hier se voulait être une réponse au gendarme du monde, les USA et aux Israéliens qui ont les faveurs du pouvoir de l'occupation, face au génocide subi par le peuple palestinien.