Il n'est plus question de tolérer que des produits soient importés alors qu'ils sont produits chez nous Des mesures d'encadrement du commerce extérieur sont prévues en 2018, et ce, afin de protéger la production nationale et d'éviter une nouvelle envolée de la facture d'importation. A partir du 1er janvier 2018 le dispositif des licences d'importation ne sera plus en vigueur et de nombreux produits de consommation courante ne seront plus importés. C'est le ministre du Commerce Mohamed Benmeradi, qui l'a annoncé à la presse à l'issue d'une rencontre d'évaluation de l'activité du commerce, regroupant l'ensemble des cadres centraux du ministère et les directeurs, régionaux et de wilayas, du commerce qu'il a présidée hier au siège de la Safex. A propos de la décision du gouvernement de supprimer les licences d'importation, en vigueur depuis janvier 2016, le ministre a expliqué que cela était devenu nécessaire, «tant ce dispositif a montré ses limites. «Nous nous sommes rendu compte que c'est un dispositif qui a manqué de transparence et où la bureaucratie s'est installée au point où cela a engendré des problèmes d'approvisionnement, matière première aux industriels et d'aliments du bétail aux éleveurs ovins et bovins et d'autres dysfonctionnements», a détaillé le ministre. Comme il a tenu à préciser que le dispositif en question sera maintenu en ce qui concerne les véhicules car selon le ministre «le marché automobile va être assez fourni en 2018 de par une offre d'au moins 150.000 véhicules. Mais en cas de nécessité les contingents quantitatifs d'importations pourraient être réinstaurés». Concernant les produits qui seront interdits d'importation à partir de l'année prochaine Mohamed Benmeradi a informé que la liste a été élargie mais sans donner de chiffres exacts se contentant seulement de faire savoir «qu'il n'est plus question de tolérer que des produits soient importés alors qu'ils sont produits chez nous», citant à titre d'exemple «les 2000 tracteurs issus de l'usine de montage de Constantine en souffrance pour cause d'importation de ce type d'engin». Et de poursuivre dans ce sens: «Nous découvrons au fil des mois qu'une large gamme de produits sont fabriqués chez nous alors qu'ils continuent d'être importés, ce qui est tout à fait déplorable.» D'après le ministre, de nombreux industriels nationaux ne cessent de se plaindre des importations de produits qu'ils produisent. Toutefois, a-t-il avancé, des mesures d'encadrement du commerce extérieur sont prévues en 2018, et ce, afin de protéger la production nationale et d'éviter une nouvelle envolée de la facture d'importation. Ces mesures s'inscrivent, selon le ministre, dans le cadre du nouveau dispositif d'encadrement des importations. «Elles vont permettre,tout d'abord, l'élargissement de la liste des marchandises soumises à la taxe intérieure de consommation (TIC), au taux de 30%, pour 10 familles de produits finis ainsi que le relèvement des droits de douane, pouvant atteindre 60%, pour 32 familles de produits finis», a déclaré Mohamed Benmeradi. Ainsi, d'après le ministre cela va non seulement améliorer la compétitivité des produits locaux par rapport à ceux importés-mais aussi la valorisation des recettes budgétaires sur les opérations d'importation de certains produits de luxe. Le responsable du département du commerce a également annoncé la suspension provisoire de l'importation de 45 familles de produits, constituées essentiellement de biens et de marchandises qui ne sont pas de large consommation ou de produits pour lesquels les besoins du marché national sont couverts par la production nationale. Une mesure introduite dans le projet de loi de finances 2018. Cette liste est fixée par un décret exécutif. Toujours selon cette même source, cette mesure est prévue au titre des objectifs de rétablissement de la balance des paiements «qui peut être maintenue jusqu'au rééquilibrage de cette balance des paiements dont le solde global accuse un déficit de 11,06 milliards de dollars au 1er semestre 2017 contre un déficit de 14,61 milliards de dollars au même semestre de 2016. Au sujet de la facturation des importations, celle-ci devrait atteindre, selon les pronostics du ministre, à la fin 2017 les 45 milliards de dollars contre 46,7 milliards de dollars à fin 2016, tandis que pour l'année 2018, la facture d'importation devrait baisser à 30 milliards de dollars. «C'est d'autant plus à notre portée car nos exportations hors hydrocarbures vont prendre un tournant décisif avec la diversification industrielle décidée par le gouvernement, laquelle a permis d'ajouter à notre liste de produits exportés les téléphones, l'électroménager, le ciment et bientôt des véhicules et du fer», a estimé enfin le ministre.