le marché de la rue des Aurès, ex-la Bastille, continue à constituer la tanière de tous les produits alimentaires vendus à même la terre La municipalité d'Oran a, à plusieurs reprises, soulevé la question de la localisation du marché de la Bastille, le projet est resté en suspens. Plus de 40 tonnes de différents produits alimentaires impropres à la consommation ont été saisies. Tel est le bilan des saisies opérées par les contrôleurs dépêchés, lors de l'année en cours, par la direction régionale du commerce dans les différents marchés et les commerces des différentes villes et localités de la wilaya d'Oran. Lors de leurs sorties, ces mêmes agents se sont penchés sur toutes les questions liées au défaut de facturation, l'absence d'affichage des prix et d'étiquetage, l'hygiène et autres règles fixées par la réglementation régissant l'exercice commercial. Des centaines de lacunes et de défaillances ont été relevées, d'où l'établissement de plus de 2000 procès-verbaux et la fermeture de plus de 200 lieux de commerce pour non-conformité à la réglementation. En tout, ce sont plus de 3500 sorties qui ont été menées depuis le début de l'année à ce jour. Ce n'est là qu'une petite partie visible de l'iceberg. Juguler tous les coups durs du commerce est encore très loin d'être une bataille gagnée. Sinon, comment interpréter le fait que le marché de la rue des Aurès, ex-la Bastille, continue à constituer la tanière de tous les produits alimentaires vendus à même la terre sur un sol d'une crasse visqueuse pendant que plusieurs autres produits périmés sont vendus en toute impunité? Au marché de la Bastille, on trouve un peu de tout et de tous les besoins. Seulement, les conditions d'étalage sont lamentables. Où sont donc passés ces services commerciaux n'osant jamais affronter ce lieu de commerce qui leur sont devenus comme une citadelle inexpugnable? Là est toute la question qui reste à poser sans pouvoir avoir une réponse tangible! Dans ce marché, la résistance des commerçants, dont plus d'un investi dans l'informel en louant des espaces chez les véritables locataires, est acharnée. D'ailleurs, la municipalité d'Oran a, à plusieurs reprises, soulevé la question de la localisation dudit lieu commerçant vers l'ancienne cave de Saint-Pierre, en vain. Le projet est resté en suspens, vu le refus total des commerçants de la Bastille de libérer la rue des Aurès, ex-La Bastille. Localement, l'on se contente de faire pression sur ces commerçants par des intermédiaires interposés, en l'occurrence par le biais des hommes et des femmes des médias en leur fournissant des chiffres, rien que des chiffres alors que la réalité est tout autre. Le marché local est sale. «Chacune de nos sorties se termine par l ́établissement de dizaines de procès-verbaux et mises en demeure contre les contrevenants, et la fermeture des établissements qui ne se conforment pas aux règles d ́hygiène», affirme-t-on fièrement à l'intérieur des bureaux chauffés. Loin des bureaux, on découvre une tout autre réalité. Ainsi, la ville d ́Oran sombre dans des problèmes compliqués; ses habitants et ses visiteurs crient à l ́arnaque. Manger un sandwich de kalentita (farine de pois chiches) dans une gargote de Mdina Djedida est synonyme d ́intoxication alimentaire; boire un jus au marché de la Bastille peut prolonger la durée de séjour à l ́hôpital. Des dizaines de restaurants et de fast-foods poussent un peu partout renvoyant aux calendes grecques le respect des normes du commerce moderne, dont celui de la qualité, du service et des conditions d ́hygiène. Il s'agit là d'une situation de fait accompli imposée en toute impunité. Les cuisines sont devenues de grands réceptacles où pullulent toutes sortes de bestioles et autres germes vecteurs de pathologies hautement dangereuses. Même les salles de restauration ne sont pas épargnées. Les barbecues et les rôtissoires rouillés dressés aux entrées des restaurants, sont livrés aux poussières et aux gaz toxiques des véhicules. Pis encore, le personnel, recruté selon les circonstances et l'humeur, est loin de répondre aux exigences de l'activité. Dans plusieurs fast-foods et gargotes d ́Oran, les serveurs portent des tenues d'une saleté repoussante et essuient les tables en utilisant des chiffons crasseux. Même constat chez les cuisiniers qui portent des blouses jamais lavées, pendant plusieurs semaines, voire plusieurs mois. Des clients estiment que ces anomalies sont à relever dans tous les restaurants du pays. «C'est vrai que des restaurants au sens propre du terme existent, mais ces derniers sont rares, sinon inaccessibles étant donné que les plats qu ́ils proposent sont de haute facture», a indiqué un autre client attablé dans un restaurant situé au centre-ville d'Oran. «Tout ce qu ́on mange dans les restaurants n ́est pas sain, il faut des enquêtes approfondies, les certificats délivrés par les APC ne sont que des bouts de papier bons à suspendre sur les murs de ces établissements, le but est de rassurer le client». L ́arnaque est donc généralisée.