On n'a pas le droit de prendre en otage des élèves Des mesures ont été prises à l'encontre des enseignants grévistes de la wilaya de Tizi Ouzou pour les pousser à reprendre le travail. Le même jour où la ministre de l'Education nationale, Nouria Benghebrit, a annoncé que le salaire du mois de décembre des enseignants grévistes, affiliés au syndicat Cnapeste, allait être suspendu, le wali de Tizi Ouzou, Mohamed Bouderbali, a de son côté appelé «les responsables du syndicat Cnapeste et les enseignants grévistes à la raison». En effet, c'est la première fois que le wali de Tizi Ouzou réagit publiquement à la longue grève du Cnapeste en en parlant à la presse. En marge d'une cérémonie de distribution d'ambulances, dimanche dernier, le wali a déclaré au sujet de la grève qui est en cours depuis le 20 novembre dernier et qui paralyse tous les lycées de la wilaya de Tizi Ouzou,: «Je vous le dis, c'est une grève (grève du syndicat Cnapeste) qui n'a pas lieu d'être parce qu'elle est basée sur des raisons fallacieuses qui n'ont aucune raison d'être. On n'a pas le droit de prendre en otage des élèves et ce, quel que soit le problème ou le motif qui est avancé surtout quand ce motif ne tient pas la route du tout». Mohamed Bouderbali a ajouté dans le même sillage: «Nous avons essayé toutes les possibilités avec eux, toutes les formules qu'il fallait, malheureusement, ce syndicat prend en otage les élèves. J'en appelle à la raison.» Interrogé par un journaliste s'il y aurait des mesures qui seraient prises au début du deuxième trimestre si la grève n'est pas suspendue, le premier magistrat de la wilaya a répondu: «Des mesures seront prises de concert avec le ministère de l'Education nationale. J'espère bien que ces gens reviendront à la raison, quant au dialogue, nous y avons eu recours dès le début du problème mais ça n'a rien donné.» Du côté du syndicat Cnapeste de Tizi Ouzou, nous avons appris, hier, que jusqu'à ce lundi 1er janvier (hier ndlr), le syndicat en question maintient son mot d'ordre de grève illimitée. Nous avons ainsi appris que la grève des enseignants des lycées de la wilaya de Tizi Ouzou se poursuivra à la rentrée du deuxième trimestre et ce, tant que la revendication inhérente au licenciement des deux responsables «incriminés» dans l'affaire de l'agression d'une enseignante n'est pas satisfaite. Le Cnapeste campe sur ses positions en dépit de l'annonce par la ministre qu'ils ne percevront pas leurs salaires du mois de décembre. Notons qu'en plus de cette mesure, d'autres décisions ont été prises, depuis le début de l'action de protestation, à l'encontre des enseignants grévistes de la wilaya de Tizi Ouzou pour les pousser à reprendre le travail. Ainsi, la direction de l'éducation de la wilaya de Tizi Ouzou a instruit l'ensemble des directeurs d'établissements à ne fournir aucun document administratif (attestation de travail ou autres) à tous les enseignants en grève tant qu'ils n'auront pas repris le travail. Il y a lieu de rappeler enfin que, depuis l'agression d'une enseignante (cette dernière a été giflée et maltraitée, selon ses propres témoignages) le 28 octobre dernier, à l'intérieur du siège de la direction de l'éducation, les actions de protestation, massivement suivies par les enseignants des lycées, se succèdent et ne se terminent pas: marches, sit-in devant les sièges de la direction de l'éducation et de la wilaya et grève illimitée. Une grève qui a fait que les compositions du premier trimestre n'ont pas eu lieu puisque cette première tranche de l'année scolaire s'est achevée sans que la grève ne soit levée. Les parents d'élèves et les élèves ont pour leur part appelé les parties en conflit à intensifier le dialogue pour que les cours reprennent dans les lycées par crainte sérieuse d'une année blanche.