Le conflit inextricable qui oppose les enseignants de la wilaya de Tizi Ouzou (particulièrement ceux du secondaire) à la direction de l'éducation de la wilaya prend des proportions alarmantes. Le premier trimestre vient de s'achever sans que les élèves des lycées de la wilaya n'aient pu passer leurs compositions du premier trimestre. Ils ne pourront de ce fait pas recevoir les bulletins de notes de cette première tranche de l'année scolaire qui s'est terminée après un mois de grève illimitée suivie dans la majorité des lycées de la wilaya. Le conflit ne cesse de s'exacerber et demain (lundi) suite à un appel d'un groupe de lycéens qui a été lancé hier, une marche aura lieu au chef-lieu de wilaya à partir de 10 heures, du siège de la direction de l'éducation vers celui de la wilaya. Le conflit en question a aussi fait réagir un élu de l'Assemblée populaire de wilaya (APW) qui a proposé une solution qui mettrait, à coup sûr, fin à la grève illimitée. L'élu en question a suggéré «que les deux responsables contestés par le syndicat Cnapeste et les enseignants grévistes, remettent tout simplement leur démission en guise d'acte d'apaisement. Le même élu dit détenir des informations «inédites» sur cette affaire et qu'il les dévoilera une fois que l'exécutif de la nouvelle APW sera mis en place. En outre, la Fédération des parents d'élèves de la wilaya de Tizi Ouzou a réagi ces derniers jours afin qu'une solution soit trouvée à ce conflit qui, s'il n'est pas réglé pendant ces vacances de 15 jours, va encore compromettre la rentrée du deuxième trimestre. Pour l'instant et en tout cas, les enseignants grévistes, sous la houlette du syndicat Cnapeste, ont décidé de poursuivre leur grève en boycottant la première semaine dédiée à des révisions réservées aux classes d'examen, conformément à la décision prise par le ministère de l'Education nationale. C'est donc le blocage total qui règne depuis plusieurs semaines dans le cycle d'enseignement secondaire sans qu'aucune solution ne se dessine. La direction de l'éducation de la wilaya, de son côté, a rendu publiques toutes les précisions nécessaires par rapport à ce bras de fer. Des précisions qui ont poussé malheureusement à plus d'hostilités entre les deux parties en conflit. Le Cnapeste a été conforté, dans sa démarche, par le succès da la marche qu'il a organisée mardi dernier. Il a d'ailleurs rendu publique une déclaration juste après, afin de réitérer sa volonté de ne pas courber l'échine et d'aller jusqu'au bout de ses revendications. Le conseil de wilaya du Cnapeste déplore, dans la même déclaration, le fait que le wali de Tizi Ouzou «n'ait pas reçu ces doléances et ce, pour la deuxième fois après un mois de grève et une si imposante marche». En effet, et selon les dernières sorties médiatiques des responsables du Cnapeste, le conflit dépasserait les limites et les prérogatives de la direction de l'éducation de la wilaya et exigerait de ce fait une prise en charge du problème par le wali en personne. Il y a lieu de souligner, en outre, que dans le sillage des réactions à cette affaire, la majorité des lycées a prévu une réunion de travail et de concertation avec les enseignants pour aujourd'hui dimanche, afin de faire le point de situation sur la crise qui secoue le secteur dans la wilaya depuis le 20 novembre dernier. Depuis cette date, pour rappel, il a été donné le coup d'envoi de la grève illimitée initiée par le conseil de wilaya du syndicat Cnapeste. La grève en question avait été décidée et enclenchée suite à une agression dont a été victime une enseignante à l'intérieur du bureau d'un chef de service dans l'enceinte de la direction de l'éducation de la wilaya. Jusqu'à aujourd'hui, on ignore les détails et les circonstances exactes de cette agression tant les versions rapportées par les uns et les autres sont variées et parfois contradictoires. L'enseignante agressée, elle, dit avoir été giflée à l'intérieur du bureau en question en présence des deux responsables «mis en cause» par le Cnapeste. Deux responsables «qui doivent être sanctionnés», selon le conseil de wilaya du Cnapeste, soutenu par les enseignants grévistes. Mais la direction de l'éducation de la wilaya de Tizi Ouzou, pour sa part, répond que conformément à la réglementation en vigueur en la matière, il serait impossible de licencier les deux responsables désignés, tant leur rôle dans cette affaire d'agression ne serait pas avéré. Affaire à suivre donc..