Pour les véhicules la facture d'importation avait atteint des chiffres ahurissants Selon un communiqué du ministère du Commerce, rendu public hier, les autorités ne renonceront pas à l'importation des véhicules. Des licences seront cédées aux enchères, notamment pour ce qui est des véhicules venant d'Europe. Les mesures décidées par le gouvernement afin de stopper l'hémorragie des réserves de changes sont en vigueur depuis hier. Le système des licences d'importation, les quotas et les autorisations auxquels étaient soumis certains produits ont été supprimés. Le gouvernement vient de suspendre l'importation de 45 familles de marchandises, soit environ 900 produits. Une mesure qui n'affecte, cependant pas, faut-il encore le souligner, le citoyen qui ne sera nullement privé des produits à large consommation. Autrement dit, le gouvernement ne fera que dans l'encadrement des importations en rectifiant le tir après une période d'anarchie et de désordre. Un redressement qui s'avère capital en période de crise économique, évitant à l'Algérie de perdre des milliards de dollars dans l'acquisition de produits superflus ou pour lesquels les besoins du marché national sont couverts par la production nationale. Depuis hier donc, près de 900 produits sont interdits à l'importation et le taux d'une taxe intérieure sur certains articles est passé à 30% alors que les droits de douanes pour d'autres ont été relevés jusqu'à 60%. Avec ces nouvelles taxes, plusieurs produits importés vont coûter plus cher. Il s'agit, entre autres du saumon, fruits secs sans coques et autres fruits séchés, épices, sucreries, confiseries, préparations à base d'extrait et d'essence (liquide et autres), modems et décodeurs numériques, appareils avertisseurs d'incendies, appareils électriques avertisseurs et micro-ordinateurs. De même que 32 familles de produits sont concernées par un relèvement des droits de douanes. Parmi elles: les téléphones mobiles, ordinateurs portatifs et tablettes, confitures, sodas et eaux minérales... La liste complète des produits concernés est précisée dans l'article 115 de la LF 2018. Concernant les produits dont l'importation vient d'être suspendue, il s'agit notamment du fromage, yaourt et produits lactés, fruits secs, fruits frais (à l'exception de la banane), légumes frais (à l'exception de l'ail), viandes (à l'exception de certaines catégories), les dérivés du maïs et des céréales, les préparations alimentaires, celles de la viande ou du poisson, chewing-gum, bonbons, chocolats, viennoiserie, pâtes alimentaires, conserves (légumes, tomates, confitures, fruits), jus, eaux minérales, papiers hygiéniques, détergents, produits d'hygiène, céramiques, glaces et verres, robinetterie, câbles électriques, produits électroménagers ou téléphones mobiles...L'importation de ces produits dont une partie était auparavant soumise à licence, devra reprendre de manière progressive. Cependant, cela ne signifie nullement la suppression également de l'augmentation des taxes et autres droits de douanes. Ainsi donc et à bien voir la liste, les produits dont l'importation a été suspendue n'auront aucune incidence sur les habitudes du citoyen qui, de fait, en période de crise, ne s'offrira pas du superflu. Pour les véhicules dont la facture d'importation avait atteint des chiffres ahurissants, le gouvernement a commencé par imposer des licences qui ont permis de faire baisser drastiquement la facture. En 2017, aucune autorisation d'importation de véhicules n'a été accordée aux concessionnaires, mais en 2018, le gouvernement a choisi d'ouvrir une petite brèche pour permettre de répondre à des activités de production ou de distribution précises. Il sera ainsi permis en 2018 l'attribution des licences d'importation des véhicules de tourisme, de transport de marchandises et de transport de personnes sera soumise aux enchères aux seuls «opérateurs économiques dont l'activité de production ou de distribution est liée directement aux produits soumis au contingent ouvert». Cette décision a été prise dans le seul but de protéger la production nationale. Enfin, le ministère du Commerce et conformément à la nouvelle réglementation décidée par la Banque d'Algérie, va exiger les domiciliations bancaires relatives à l'importation des marchandises destinées à la revente en l'état et ne constituant pas un intrant industriel. Ces domiciliations doivent être accomplies dans un délai minimum d'un mois avant la date d'expédition de ces marchandises avec une couverture financière de 120% du montant de l'opération. Cette disposition est accompagnée de plusieurs documents exigés publiés en détail sur le site Web du ministère du Commerce. Avec autant de mesures, le gouvernement aspire à faire chuter la facture d'importation à 30 milliards de dollars en 2018.