70% des chefs d'entreprise sondés ont déclaré «probable ou très probable» un acte d'investissement «en capitaux significatifs en 2018». La crise financière que vit le pays n'empêche pas un optimisme affiché de la communauté d'affaires nationale, estime le groupe britannique d'experts économiques, Oxford Business Group (OBG). En effet, dans une rétrospective réalisée en ce début d'année par le groupe britannique, il a été relevé une tendance assez forte dans les rangs des opérateurs économiques à considérer que l'économie du pays va dans le bon sens. Un sondage réalisé auprès des hommes d'affaires relève, en effet, que 61% des sondés ne développaient aucune crainte quant aux conditions d'exercice de leurs activités. Bien au contraire, les chefs d'entreprise interrogés par OGB disent avoir des attentes «positives ou très positives». Cette appréciation vaut pour les 12 prochains mois. C'est dire que dans l'immédiat, les acteurs économiques misent sur une nette amélioration du climat algérien des affaires. Une appréciation en rapport, certainement avec la loi de finances 2018 qui a donné des signaux clairs en direction des producteurs nationaux. La volonté de brider les importations s'y est exprimée de manière déterminée. Cette appréciation positive amène, note OGB, 70% des chefs d'entreprise sondés ont déclaré «probable ou très probable» un acte d'investissement «en capitaux significatifs en 2018». Les réponses des patrons privés augurent d'un bond remarquable des investissements privés. Une perspective très souhaitée par les pouvoirs publics qui, en relançant des dizaines de chantiers, quitte pour ce faire, à recourir au financement non conventionnel, n'en attendent pas moins de la part de leurs partenaires économiques locaux. Cet engouement s'en trouve quelque peu nuancé par les nouvelles décisions sur le plan fiscal. L'enquête d'OGB révèle, à ce propos que pour une bonne majorité des opérateurs sondés, l'environnement fiscal était «désavantageux ou très désavantageux». Le groupe britannique s'en explique: «Si ces mesures devraient permettre de renflouer les caisses de l'Etat, d'aucuns craignent que ces taxes et impôts récemment mis en oeuvre ne constituent un frein à la consommation du secteur privé dans certains segments, notamment avec la hausse des taxes et des prix prévue en 2018». Il reste que cette lecture peut ne pas se révéler exacte, en raison d'une dynamique de la consommation, dont on ne peut pas prévoir l'ampleur aux premiers jours de l'année 2018. Il demeure, cependant, que les chefs d'entreprise, semblent quelque peu inquiets d'une probable baisse du pouvoir d'achat des Algériens sur les 12 prochains mois. Parmi les facteurs qui justifient le retour de confiance, il y a certes, la gestion perspicace par l'Etat d'une période très sensible, mettant en avant une capacité de résilience insoupçonnée de l'économie nationale. Mais plus près de nous, ce qui a également sauvé l'économie nationale et renforcé sa «solidité» en 2017, c'est bien entendu la bonne tenue du secteur des hydrocarbures qui a permis des recettes en hausse. A cela l'OGB adjoint les mesures de contingentement des importations et l'augmentation des recettes fiscales ordinaires. Cela étant dit, la «robustesse» de l'économie du pays ne tient qu'aux seuls revenus gaziers et pétroliers. Même si la gouvernance financière a largement prouvé son efficacité, il demeure qu'elle repose sur les recettes en hydrocarbures. Une trop forte dépendance d'ailleurs soulignée par OGB qui insiste sur le fait que le pays reste «exposé aux chocs extérieurs». Pour preuve, il y a lieu de tenir compte de la remarque des experts britanniques relevant l'impact de la crise de 2014, toujours présente dans les structures financières et économiques du pays. En effet, à supposer que les Algériens aient passé ces trois dernières années sans trop de casse, son caractère mono-exportatrice a conduit à ce que la baisse des recettes enregistrée depuis le déclin du cours du pétrole en 2014 «continue de peser sur l'économie».