Même si certains s'obstinent à critiquer la lenteur des réformes introduites en Algérie, les investisseurs ne doutent pas du fait que l'Algérie est un lieu où l'investissement est nettement plus sûr. C'est en ces termes que le cabinet de consulting britannique, Oxford Business Group, qualifie l'évolution des réformes et du climat d'investissement dans notre pays. Dans ce sens, OBG estime qu'au moment où la crise mondiale semble avoir suscité une série de réformes dans le monde de l'économie, l'Algérie est mieux placée que la plupart des pays pour faire passer des réformes dont elle a grand besoin. Le cabinet de consulting britannique explique ainsi que les autorités algériennes ont tiré profit de leur position relativement à l'abri, de la crise afin d'accélérer les réformes économiques. Ainsi, et selon OBG, l'entrée reportée de l'Algérie dans l'économie mondiale a permis au système financier du pays de rester relativement protégé contre les pires excès de la récession mondiale. Le cabinet conseil se rapporte au dernier rapport du FMI sur l'économie du pays, relevant le fait que l'économie algérienne est à l'abri d'une contagion financière directe " ce qui limite l'impact de la crise financière mondiale ". et d'ajouter que la politique budgétaire et monétaire du gouvernement a déjà limité l'exposition de l'économie à des facteurs externes, à l'exception des prix mondiaux de l'énergie. De même, l'Algérie a presque totalement résorbé sa dette extérieure, une croissance du PIB global de 3%, une interdiction sur le portefeuille d'investissements étrangers et un secteur bancaire très liquide, dont 90% appartiennent à l'Etat. OBG rappelle que la Banque centrale a géré avec prudence les réserves de devises, une grande partie de ces recettes a été investie dans des titres à revenu fixe. Par ailleurs, l'inflation reste parmi les plus faibles de la région, reflétant la stabilité des prix intérieurs de l'énergie, du fort contenu en importations de la demande intérieure, et des subventions dont bénéficient le blé et le lait. Néanmoins, le cabinet de consulting britannique estime que la performance stable de l'Algérie face à la crise mondiale ne devrait pas signifier que la restructuration économique n'est pas nécessaire. OBG rappelle, dans ce sens, que la baisse des prix du baril de pétrole a fait paraître la manne pétrolière de l'Algérie moins robuste que dans les années précédentes. Aussi, avec 98% du total des exportations et 75-80% des recettes du budget provenant des hydrocarbures, le PIB du pays est fortement tributaire de la volatilité des prix des hydrocarbures. De plus, les fluctuations de la demande européenne en énergie fera resurgir la nécessite de développer les secteurs hors hydrocarbures. En outre, le secteur public continue à stimuler l'économie, ce qui continuera probablement dans les prochaines années avec la mise en œuvre du plan de dépenses de 113,6 milliards d'euros. Le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, a déclaré à la presse, en mars dernier, que la compagnie nationale des hydrocarbures, Sonatrach, réalisera des projets estimés à 47,7 milliards d'euros au cours des cinq prochaines années. Pour OBG, en dépit de ces obstacles, et dans le climat économique mondial qui prévaut, l'Algérie est en mesure de fournir un abri aux entreprises ayant un appétit pour les investissements à long terme. Le cabinet de consulting britannique affirme, dans ce sens, qu'avec la réélection du Président Abdelaziz Bouteflika pour un troisième mandat, le gouvernement algérien est appelé à poursuivre sa politique d'augmentation des dépenses, y compris en mettant en place un Fonds national d'investissement doté d'un capital public de 113,6 milliards d'euros. Dans ce sens, OBG se rapporte aux propos de M. Abdelmalek Sellal, directeur de campagne de M. Bouteflika, lequel a récemment déclaré que "le montant a été calculé sur la base des réserves en devises..., ce qui permettra à l'Algérie de financer avec aise les investissements à venir". Aussi, et selon Kamel Mansouri, président-directeur général de Sofinance, "les autorités peuvent grandement contribuer à la diversification de l'économie en investissant le fonds dans des secteurs stratégiques innovateurs et diminuer la dépendance des importations". OBG rappelle, dans ce sens, toute la batterie de réformes introduites depuis le mois de décembre, ayant pour objectif la clarification du cadre juridique qui régit la propriété étrangère. OBG relève, néanmoins, des "ambiguïtés dans le texte" lesquelles "ont conduit de nombreux investisseurs à adopter une attitude attentiste avant de procéder à de nouveaux projets". Le cabinet de consulting reste, cependant, optimiste, estimant que les autorités ont déjà commencé à essayer de fournir des indications supplémentaires sur les nouvelles règles. Aussi, OBG estime que " la fin de la saison électorale apportera cette clarté tant recherchée à la vision du gouvernement pour le moyen terme et habilitera les autorités à prendre des mesures constructives dans la construction d'une économie diversifiée ". Samira G.