La célébration du Nouvel An berbère, qui est désormais officielle, portera un cachet spécial cette année. La Kabylie sera la destination des officiels ce week-end. Dans le cadre de la célébration du Nouvel An berbère, des ministres sont attendus ce vendredi 12 janvier dans la région. Selon une source proche, de nombreuses festivités seront tenues pour donner une grande dimension à cette fête nationale, décrétée journée chômée et payée par le président de la République récemment. Contrairement à la tradition, la célébration du Nouvel An berbère portera un cachet spécial cette année. Le secrétaire général du FLN, Djamel Ould Abbès, se rendra, lui aussi, ce vendredi spécialement à Tizi Ouzou pour assister aux festivités. «Le secrétaire général du FLN va se rendre à Yakouren, un lieu symbolique pour fêter Yennayer», a affirmé une source proche du parti. Le choix du lieu est loin d'être anodin puisqu'il s'agit d'un lieu historique, village du colonel Amirouche. Le secrétaire général du FLN va sauter sur l'occasion pour faire passer un message politique à la population de la région en la rassurant de l'intérêt que porte l'Etat à la Kabylie. En dépêchant ses émissaires pour partager avec la population les festivités de Yennayer, l'Etat ne laisse aucun doute sur sa volonté de préserver l'unité nationale et de consacrer les principes de l'identité. Cette vieille revendication de Yennayer est devenue une réalité que nul ne peut nier désormais. Lors du dernier Conseil des ministres qu'il a tenu mercredi 27 décembre 2017, le chef de l'Etat a décrété Yennayer comme fête nationale et journée chômée payée. Voulant fermer la parenthèse à la polémique sur la promotion de la langue amazighe qui a soulevé des marches, le chef de l'Etat a été attentif aux revendications des populations. Il a chargé le gouvernement «d'accélérer la préparation du projet de loi organique portant création d'une académie algérienne de la langue amazighe». Ce n'est pas tout. Le chef de l'Etat a donné instruction de déployer tous les efforts pour la généralisation de l'enseignement et de l'usage de tamazight, conformément à la lettre et à l'esprit de la Constitution». De langue nationale en 2002, tamazight est devenu langue nationale et officielle consacrée par la Constitution de 2016. La même Constitution a inscrit le triptyque de l'identité algérienne qui est l'arabité, l'islam et l'amazighité. Le même texte de la Loi fondamentale a prévu la création d'une académie algérienne de la langue amazighe. La question de l'identité ou de la langue n'est plus à débattre puisqu'elle est définitivement constitutionnalisée. La décision de consécration de Yennayer fête nationale et officielle a été largement saluée par des partis politiques et organisations nationales. Le secrétaire général du Haut Commissariat à l'amazighité (HCA), Si El-Hachemi Assad, a rendu hommage au président Bouteflika pour sa décision, à travers laquelle «il réaffirme, encore une fois, qu'il est toujours au rendez-vous avec l'Histoire, porteur d'une vision d'avenir au service de la stabilité du pays et de l'unité nationale». Pour lui, l'officialisation de Yennayer constitue «un saut qualitatif pour la consolidation de la cohésion de la société algérienne et une motivation supplémentaire pour la poursuite des efforts dans le sens de la généralisation graduelle de la langue amazighe à travers l'ensemble du territoire national». Des partis politiques ont également rendu hommage au président de la République pour sa décision «courageuse» de consacrer Yennayer journée chômée et payée dès le 12 janvier 2018.