L'Intergroupe «paix pour le peuple sahraoui» au Parlement européen a appelé l'UE à assurer l'envoyé personnel du Secrétaire général des Nations unies pour le Sahara occidental, Horst Köhler, de son engagement «ferme» à respecter le droit international et à agir de manière «constructive» pour le règlement du conflit du Sahara occidental. Dans une lettre adressée à la chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, à l'occasion de la visite de M. Köhler mardi aux institutions de l'UE, l'Intergroupe a appelé l'Union à s'engager à agir de manière «constructive» pour soutenir les efforts de l'ONU visant à résoudre le conflit du Sahara occidental, dernière colonie d'Afrique. Pour l'Intergroupe, la nomination de l'ancien président allemand en tant qu'envoyé personnel du Secrétaire général de l'ONU pour le Sahara occidental offre «une occasion rare» de définir une politique européenne «forte et constructive» en vue du règlement du conflit du Sahara occidental. «Une politique, qui respecte le droit international, vise à trouver une solution pacifique et durable sous l'égide de l'ONU, et à assurer la stabilité régionale à long terme», a expliqué l'Intergroupe dans sa lettre. «Nous pensons qu'une telle position de l'UE contribuerait certainement à bâtir une force autour des efforts de l'ONU et à assurer leur succès», a-t-il ajouté. Rappelant la souffrance du peuple sahraoui qui vit en exil depuis plus de 40 ans dans l'attente de l'exercice de son droit à l'autodétermination conformément aux principes de la Charte des Nations unies, l'Intergroupe a estimé que l'UE devrait «se concentrer à l'unanimité sur un message clair sur la nécessité de respecter et de protéger les droits de l'homme du peuple sahraoui, y compris la mise en oeuvre de son droit inaliénable à l'autodétermination». L'intergroupe «paix au Sahara occidental» a appelé également l'UE à s'engager à faire plus pour faciliter les conditions de vie des Sahraouis dans les camps de réfugiés. «Le manque de possibilités d'emploi pour les jeunes générations et l'absence de perspectives de retour dans leurs territoires pourraient remettre en cause le fragile cessez-le-feu» observé depuis des années, a-t-il averti. L'intergroupe a regretté, par ailleurs, que la Minurso (Mission des Nationjs unies pour l'organisation d'un référendum d'autodétermination au Sahara occidental) soit la seule mission onusienne de maintien de la paix dépourvue d'un mandat de surveillance du respect des droits de l'homme en dépit des nombreux rapports sur les violations répétées des droits de l'homme dans les territoires occupés du Sahara occidental. «Nous tenons à ce que vous (l'UE) et les Etats membres agissent pour remédier à cette situation», a exigé l'Intergroupe dans sa lettre à la chef de la diplomatie européenne. Les députés européens, membres de l'Intergroupe, ont exhorté, en outre, l'UE à concentrer ses efforts sur le respect de la décision de la CJUE de décembre 2016, qui stipule clairement que le Sahara occidental est un territoire «distinct et séparé» du Maroc, que le Front Polisario est le représentant unique et légitime du peuple sahraoui, et que le «peuple du Sahara occidental doit être regardé comme étant un tiers», et que, de ce fait, la mise en oeuvre d'un traité s'appliquant au territoire du Sahara occidental doit recevoir le consentement d'un tel tiers.