L'intergroupe du Parlement européen "Paix pour le peuple sahraoui" a réitéré jeudi à Bruxelles, son soutien "indéfectible" à la cause sahraouie, appelant le Conseil de sécurité de l'ONU à rétablir sa mission au Sahara occidental pour organiser le référendum qui permettra au peuple sahraoui d'exercer son droit à l'autodétermination. Lors d'un échange de vues avec le ministre sahraoui des Affaires étrangères, Mohamed Salem Ould Salek, les membres de l'intergroupe européen ont également mis l'accent sur la nécessité de doter le nouveau mandat de la Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental d'un mécanisme de surveillance des droits de l'homme à l'instar de toutes les autres missions onusiennes de maintien de la paix de par le monde. "La semaine dernière, nous avons envoyé une lettre aux membres du Conseil de sécurité expliquant la situation délicate qui prévaut au Sahara occidental après que le Maroc ait décidé d'expulser la composante civile de la MINURSO. Dans cette lettre, nous avons insisté sur l'importance d'élargir les prérogatives de cette mission à la surveillance des droits de l'homme pour permettre au peuple sahraoui, toujours en attente depuis 25 ans, d'exercer son droit à l'autodétermination", a indiqué l'eurodéputé espagnole Paloma Lopez Bermejo. Cette eurodéputé s'est engagée, à ce titre, à £uvrer avec "plus d'intensité" au sein des institutions européennes, notamment au sein du Parlement, pour la reconnaissance du droit du peuple sahraoui à l'autodétermination conformément aux résolutions onusiennes. L'eurodéputé italien Flavio Castaldo a dénoncé, de son côté, "le silence complice" de l'UE dans le conflit au Sahara occidental, exhortant l'intergroupe à s'investir davantage dans la résolution de ce conflit. Il a estimé que la Minurso est "en danger" après la décision prise par les autorités marocaines d'expulser sa composante civile "en violation de la Charte des Nations unies". Le parlementaire européen, Jordi Sebastia a insisté, quant à lui, sur la responsabilité de l'Espagne dans le parachèvement du processus de décolonisation au Sahara occidental. --Ould Salek appelle l'UE à faire pression sur le Maroc-- Le ministre sahraoui des Affaires étrangères a réaffirmé lors de cette rencontre avec l'intergroupe européen que "le Maroc est une force d'occupation" et par conséquent "ne jouit d'aucune souveraineté sur le Sahara occidental". M. Ould Salek a appelé, à l'occasion, l'UE à "faire pression sur le Maroc pour mettre fin aux violations systématiques des droits de l'homme dans les territoires occupés". "Nous regrettons que l'UE, qui peut jouer un rôle très positif dans le conflit au Sahara occidental, ne le fait pas en utilisant les accords commerciaux qui lient l'Union au Maroc", a-t-il ajouté. Le ministre sahraoui des Affaires étrangères a mis en garde contre une "escalade militaire" dans le cas où le Conseil de sécurité de l'ONU échoue à rétablir pleinement les activités de la MINURSO. Evoquant le verdict de la Cour de justice de l'UE (CJUE) annulant l'accord agricole entre l'UE et le Maroc, M. Ould Salek a souligné que "cette décision confirme la position unanime de la communauté internationale, qui considère le Maroc comme puissance occupante seulement". "Tous les accords avec le Maroc incluant le territoire du Sahara occidental sont nuls et n'ont aucune valeur juridique", a-t-il insisté. Il a également rappelé "l'exploitation illégale des ressources naturelles du Sahara occidental par le Maroc", alors que la population sahraouie continue à dépendre de l'aide humanitaire. Invité à s'exprimer sur la question du conflit au Sahara occidental, le représentant de l'ambassade d'Algérie à Bruxelles à cette réunion, a souligné que ce conflit relève de "la décolonisation", réitérant la position "constante" de l'Algérie pour un règlement politique juste et durable qui pourvoie à l'autodétermination du peuple sahraoui. Le représentant de l'ambassade de Cuba à Bruxelles, a mis l'accent sur le droit inaliénable du peuple sahraoui à l'autodétermination, réaffirmant le soutien de son pays pour la cause sahraouie. Par ailleurs, l'eurodéputé suédoise, Bodil Valero, qui s'est exprimée en marge de la conférence de presse du ministre sahraoui, a soutenu que l'intergroupe doit "continuer à soutenir la cause sahraouie", rappelant qu'il s'agit d'une question de décolonisation et que la présence marocaine au Sahara occidental est une "occupation". L'eurodéputé slovène, Ivo Vajgl a tenu à préciser que la majorité du Parlement européen soutient la cause sahraouie et oeuvre pour l'organisation du référendum d'autodétermination, appelant l'UE à condamner l'expulsion du personnel de la Minurso des territoires occupés du Sahara occidental. "La réaction du Maroc aux propos du Secrétaire général de l'ONU après sa visite dans la région est scandaleuse", a-t-il estimé, assurant que l'intergroupe a adressé une lettre à Ban Ki-moon dans laquelle ils lui ont exprimé leur soutien. Réitérant sa position par rapport au conflit du Sahara occidental, Ivo Vajgl a affirmé que "le peuple sahraoui a le droit de vivre sur son territoire indépendant et en paix".