L'entreprise peut paraître «illusoire», compte tenu d'une réalité du terrain assez peu encline à ce genre d'initiative. Le Front des forces socialistes, conforté par un résultat honorable, lors de la dernière consultation électorale, n'abandonne pas son projet de consensus national. Son premier secrétaire, Mohamed Hadj Djilani, a plaidé, hier, en faveur d'un dialogue national «inclusif et transparent», un préalable pour aboutir au consensus que le parti du défunt Hocine Ait Ahmed appelle de ces voeux depuis plusieurs années. Le dialogue en question, dans sa version FFS, est censé concerner tous les acteurs politiques et sociaux du pays. De fait, le parti englobe dans son appel, l'ensemble des partenaires sociaux, les syndicats autonomes et les collectifs des travailleurs, autant d'acteurs «ignorés» par le pouvoir politique, en ces temps de tensions sociales consécutives aux impacts de la crise financière que traverse, le FFS qui a lancé son invitation au dialogue dans un communiqué rendu public, hier. Le contexte à l'origine dudit communiqué est, faut-il le souligner, spécial, puisqu'il s'agit d'une rencontre qui a réuni les cadres actuels du parti aux «anciens 63», ces militants de la première heure, très attachés aux idéaux du socialisme. La direction du FFS qui semble miser sur la continuité en s'appuyant sur la légitimité des fondateurs du parti, entend réhabiliter l'action politique, si chère à feu Ait Ahmed, pour qui, le dialogue est au coeur de toute action politique. C'est certainement dans cet ordre d'idées que Hadj Djilani donne l'impression de croire à une dynamique politique portée par un dialogue «large et franc» qui mettrait au centre de l'action tous les syndicats autonomes. L'entreprise peut paraître «illusoire», compte tenu d'une réalité du terrain assez peu encline à ce genre d'initiative. Mais l'actuel patron du FFS semble y voir la seule alternative pacifique et démocratique. Cela étant, Hadj Djilani apporte sa «pleine solidarité» et son «soutien total» aux syndicats autonomes dans leurs «revendications légitimes». Le plus vieux parti d'opposition donne la nette impression de voir dans les mouvements syndicaux autonomes un vivier militant et démocratique assez puissant pour se poser en acteur de premier plan face au pouvoir politique. C'est d'ailleurs à travers ces forces-là que le premier secrétaire du FFS pense trouver une parade aux «mesures d'austérité» contenues dans la loi de finances 2018 et qu'il dit condamner avec force. Sur un autre registre et réagissant à la consécration de Yennayer comme journée chômée et payée, le premier secrétaire du FFS a exprimé la fierté de son parti «de célébrer Yennayer, fête identitaire et millénaire». Hadj Djilani n'omettra pas d'ajouter que «si Yennayer est reconnu et célébré aujourd'hui d'une manière officielle, c'est grâce au militantisme et aux sacrifices des militants du FFS, des militants associatifs, de la culture et de l'identité amazighe».