Toute piste fiable pouvant mener à des intermédiaires pour libérer les deux diplomates est explorée. Deux suspects liés à l'enlèvement des deux diplomates algériens kidnappés à Bagdad ont été arrêtés récemment et sont interrogés actuellement, selon un haut responsable du ministère de l'Intérieur irakien. «Nous avons arrêté deux suspects liés à l'enlèvement des deux diplomates algériens et nous avons mis en place un comité d'enquête pour les interroger», a affirmé le général Hussein Ali Kamal, adjoint du ministre de l'Intérieur chargé du renseignement. «Je ne peux pas vous en dire plus», a-t-il ajouté. Une information confirmée par le ministre irakien de l'Intérieur, Bayan Jabr. «Plus de 30 voitures des forces spéciales de sécurité ont cerné l'endroit et ils en ont arrêté deux en relation avec l'enlèvement. Ils sont maintenant entendus. Nous nous attendions à trouver là l'ambassadeur algérien, mais nous avons trouvé des personnes liées à l'enlèvement», a déclaré le ministre à la chaîne de télévision Al-Iraqiya, sans toutefois préciser ni le lieu ni la date des interpellations et encore moins la nationalité des ravisseurs. Ces interpellations font suite au cadrage effectué par la police irakienne dans le quartier d'Al-Mansour situé dans la partie occidentale de la capitale Bagdad, tel que rapporté hier dans ces mêmes colonnes. Les responsables de la police irakienne semblent avoir vu juste pour avoir estimé que les ravisseurs de Ali Belaroussi et Azzedine Belkadi, étaient encore dans ce quartier. «La police a multiplié les points de contrôle des automobilistes et des piétons aux alentours de la région soupçonnée», avait rapporté l'agence de presse AP qui s'est basée sur des témoignages affirmant que les ravisseurs ne peuvent pas aller loin. En première réaction à ces enlèvements, les pouvoirs publics auraient décidé de fermer la représentation diplomatique à Bagdad, selon la chaîne de télévision Al-Arabya. Une information que nous n'avons pu confirmer ni infirmer auprès du ministère des Affaires étrangères. Même si Alger observe jusqu'à maintenant un silence, néanmoins prudent, il n'en demeure pas moins que les autorités publiques ont mobilisé tous leurs relais en Irak à même de solutionner cette affaire dans les meilleurs délais. En effet une délégation d'experts et de diplomates très au fait du dossier irakien a été dépêchée à Amman, en Jordanie, pour y installer des cellules de crise. C'est une course contre la montre qui est engagée. Au ministère des Affaires étrangères, le ton est à la prudence tant l'affaire est complexe. «C'est délicat pour le moment. On est inquiets mais on suit les événements de très près», souligne-t-on sans pour autant avancer la moindre nouvelle à même de soulager la population qui suit de près cette affaire. Pour rappel si l'enlèvement de Ali Belaroussi, chargé d'affaires à Bagdad, a été revendiqué par le groupe du chef d'Al-Qaïda en Irak, le Jordanien Abou Moussab al-Zarkaoui, il n'y a aucune nouvelle de Azzedine Belkadi, attaché administratif. En effet dans le communiqué revendicatif d'Al Qaîda diffusé sur Internet rien n'est mentionné sur le sort de Belkadi. «Le chef de la délégation algérienne en Irak a été enlevé au coeur d'une zone la plus sûre», est-il souligné dans le communiqué. Néanmoins la bonne santé des relations algéro-irakiennes laisse accroire que la vie des deux otages n'est pas en danger. L'Algérie s'est toujours refusée à toute implication dans la coalition, a rejeté l'embargo et a constamment exigé le respect de la souveraineté, de l'unité et de l'intégrité territoriale de l'Irak. Gageons simplement que ce soit vrai pour le bonheur des familles des deux diplomates enlevés jeudi dernier.