Les médecins ne décolèrent pas «La satisfaction de la revendication des médecins résidents est impossible», a déclaré hier le ministre de la Santé. Ce dernier qui s'exprimait hier lors d'une réunion avec les directeurs de la santé publique au niveau des wilayas, a fait savoir que c'est le service civil qui garantit le droit des citoyens à des soins de qualité. Revenant longuement sur l'importance du rôle du médecin dans la prise en charge du patient, Mokhtar Hazbellaoui a sommé d'un ton grave les DSP, d'être en permanence à l'écoute de ce dernier. «Je veux que le médecin soit concerté dans toutes les décisions en relation avec la santé et la prise en charge des citoyens», a indiqué le ministre, en appelant les directeurs à rompre avec la gestion archaïque. Par ailleurs, Mokhtar Hazbellaoui a insisté auprès de ses cadres pour qu'ils soient soucieux de la prise en charge correcte des patients. «Le patient est maître et à ce titre, il a le droit à une prise en charge de qualité»,signifie-t-il, en menaçant les DSP qui feront l'objet de dénonciation de la part des patients. Pour rappel, la réunion d'hier de Hazbellaoui a eu lieu à un petit intervalle de sa réunion très attendue avec les représentants des médecins résidents. Par ailleurs, et en contactant à quelques minutes de la tenue de la réunion en question, Mohamed Taïleb, membre du Collectif autonome des médecins résidents algériens (Camra), celui-ci a déclaré à L'Expression que le collectif ne compte rien céder sur sa plate-forme de revendications. «Nous allons présenter notre plate-forme de revendications telle que nous l'avons présentée la première fois et nous allons la défendre jusqu'au bout», nous-a-t-il affirmé. Pour rappel, les médecins résidents qui misaient beaucoup sur la rencontre d'hier afin de trouver une issue à leur mouvement de protestation, ont décidé également de ne pas annuler leur grève illimitée et leur boycott pour l'examen du diplôme des études médicales spécialisées (Dems). La seule décision qu'ils ont annulée jusqu'à hier est l'observation du sit-in national programmé pour cette semaine. La décision de l'annulation du sit-in en question a été prise, rappelons-le, après que le ministre de la Santé ait affiché sa volonté de rencontrer le Collectif des médecins résidents et de discuter sérieusement de la plate-forme de revendications portant essentiellement sur la révision du service civil. Pour rappel, le collectif, qui a organisé de nombreux sit-in et marches dont celle du CHU Mustapaha Pacha et la marche d'Oran a pu susciter la solidarité de plusieurs parties. Outre la solidarité de la corporation des paramédicaux, plusieurs partis politiques et personnalités nationales ont exprimé leur solidarité. Saïd Bouhadja, président de l'Assemblée populaire nationale (APN) qui a reçu les représentants du Camra à son bureau a promis de faire tout ce qui est en son pouvoir pour aider à trouver une solution pouvant satisfaire les résidents. Il est à rappeler que le mouvement de protestation des médecins résidents, ayant commencé il y a de cela près de deux mois, conteste dans l'actuelle forme, le service civil, le fait que la durée de ce dernier est très longue et que ce dernier n'a pas pris en compte la vie privée des médecins. Et ce, en ce sens que le service civil ne donne pas droit d'office aux médecins résidents un logement et encore moins à un cadre de travail confortable. Ainsi, ce service doit être réformé, de l'avis des résidents, de sorte qu'il soit fait au choix, c'est-à-dire avec le consentement du médecin résident.