Le ministre des Ressources en eau annonce que ce plan consistera, entre autres, à la création de 11 nouveaux forages albiens dans la wilaya de Ouargla. Ouargla, future Californie de l'Algérie? On n'en est pas encore là, mais cette wilaya du sud du pays est sur les traces de sa voisine El Oued. En effet, le gouvernement ambitionne d'y développer l'agriculture. «Le gouvernement, sur instruction du président de la République Abdelaziz Bouteflika, a mis en place un plan spécial pour booster l'activité dans la région», a annoncé, hier à partir de Ouargla, le ministre des Ressources en eau, Hocine Necib. «Ce plan consistera, entre autres, en la création de 11 nouveaux forages albiens», a-t-il indiqué sous les applaudissements des présents. «Ouargla fait partie des wilayas sur lesquelles le gouvernement mise pour assurer la sécurité alimentaire du pays. Ces forages devraient permettre de valoriser de nouvelles terres qui seront dégagées pour l'investissement agricole, ce qui augmentera grandement les surfaces cultivées», a expliqué le ministre. Dans ce sillage, Hocine Necib fait savoir que c'est l'Office national de l'irrigation et du drainage (Onid) qui s'occupera de la réalisation de ces forages, mais aussi de leur gestion. «Ce seront des forages collectifs, gérés par l'Onid, dans le cadre d'un cahier des charges bien défini qui permettra une gestion sage, afin de protéger cette ressource», a-t-il souligné, non sans appeler les agriculteurs à éviter le gaspillage de l'eau. «Si l'on veut maximiser les surfaces exploitées, il est obligatoire de gérer au mieux la ressource hydrique. Vous devez donc passer aux méthodes modernes et économiques de l'irrigation telle que l'irrigation à point», a soutenu le ministre des Ressources en eau, avec ce qui sonne comme un message à tous les agriculteurs du pays. Mais pas seulement! En fait, Necib a semblé vouloir, de façon des plus diplomatiques, sensibiliser tous les Algériens sur la sauvegarde de cette ressource vitale qu'est l'eau! Tout au long de son «marathon du Sud», il n'a pas cessé d'évoquer ces problèmes de gaspillage. Il faut dire que la wilaya fait partie des «champions» nationaux en la matière. «J'ai amèrement constaté que la quantité mobilisée dépasse largement les besoins de la wilaya. 500 litres/jour par habitant c'est beaucoup...», peste-t-il avant de se voir interrompre par le wali. «Non, c'est entre 700 et 900 litres/jour par habitant», précise le premier responsable de la wilaya. Necib réplique, «non, trop c'est trop!». Le ministre ne fait pas endosser cette situation, qu'il qualifie de catastrophique, qu'aux habitants, mais aussi à l'Algérienne des eaux (ADE). «L'ADE doit être à la hauteur, non seulement en assurant un service public digne de ce nom aux citoyens, mais également en gérant au mieux les ressources en améliorant notamment le recouvrement qui est un élément qui évite les gaspillages», a-t-il averti. Surtout que, selon lui, la gestion rationnelle des ressources permettra en même temps de mettre fin à l'un des problèmes les plus sérieux de la wilaya, à savoir la remontée des eaux. «La maîtrise de la consommation permet la maîtrise des eaux usées. Quand l'eau consommée sera modérée, cela permettra d'assurer un équilibre avec les capacités de traitement des eaux usées...», a-t-il assuré en donnant le début du mois sacré du Ramadhan pour un retour à la normale. «Avec la réhabilitation du réseau d'alimentation en eau potable et la mise en marche des neuf stations de déminéralisation, il ne restera qu'une bonne gestion pour un retour à la normale», a-t-il conclu avec beaucoup d'optimisme...