C'est, en fait, une prise de conscience quant au danger terroriste. Les capitales arabes ont exprimé, par la voix de leurs responsables, leur indignation et dénonciation à la suite de l'exécution en Irak des deux diplomates algériens. C'est, en fait, une prise de conscience aussi quant au danger terroriste qui menace l'humanité tout entière. Il y a quelques jours seulement, l'Egypte qui a été violemment secouée par un acte terroriste, se déclare «préoccupée» par l'assassinat des deux diplomates algériens, considérant l'acte «d'un autre crime odieux commis par des mains terroristes assassines». La couleur annoncée par l'Egypte, inculpant les terroristes dans l'affaire de Belaroussi et Belkadi n'est pas innocente. Rappelons que la terre des pharaons a eu affaire au même groupe qui a exécuté, le 7 juillet, son chargé des affaires à Bagdad. C'est un acte «terroriste lâche», estime de son côté le locataire du palais royal Mohammed VI. Ce dernier n'est pas allé par quatre chemins pour réitérer la solidarité de son pays avec l'Algérie en cette dure épreuve. Le royaume chérifien qui n'est, de son côté, pas sorti indemne de la barbarie intégriste, réitère sa position ferme dans «la lutte contre le terrorisme sous toutes ses formes et son adhésion aux efforts de la communauté internationale et à la coordination sur les plans bilatéral, régional et international en vue d'éradiquer ce fléau». Le successeur de Arafat à la tête de l'Autorité palestinienne, M.Mahmoud Abbas, a, de son côté, communiqué la «consternation» du peuple palestinien et de ses dirigeants devant le «lâche attentat» perpétré en Irak contre les deux diplomates algériens. Mahmoud Abbas a exprimé aussi les «profonds sentiments de sympathie» à l'égard de l'Algérie et les familles des victimes. L'assassinat de Ali Belaroussi et Azzedine Belkadi est loin d'être un simple crime en période de guerre, estime-t-on du côté des Saoudiens. Le Prince Abdallah Ben Abdelaziz Al Saoud, a fait part à l'Algérie de son «indignation» et sa «stupeur» devant cette nouvelle épreuve qui frappe le peuple algérien. Sur son élan, le prince héritier n'a pas omis de présenter ses condoléances aux familles des victimes et «la solidarité fraternelle de l'Arabie Saoudite à l'Algérie». La Syrie, occupée visiblement par des nouvelles menaces extérieures, condamne l'assassinat «odieux» en Irak des deux diplomates algériens. Le président syrien Bachar El Assad, qui s'affaire à défendre la souveraineté de son pays, a manifesté aussi «l'indignation du peuple syrien et de sa direction» face à cet assassinat. «L'Etat du Qatar stigmatise cet acte lâche et criminel qu'aucune religion ou croyance ne peut tolérer», a déclaré à Doha un porte-parole du ministère qatari des Affaires étrangères. En un mot, c'est un autre prêche, décrétant la tolérance zéro à l'égard «du terrorisme sous toutes ses formes et quelles que soient ses origines». L'exécution des deux diplomates algériens par les fanatisés d'Al Qaîda a suscité également l'indignation du gouvernement koweïtien qui a qualifié l'assassinat «d'acte criminel et lâche». Le meurtre des deux diplomates «est contraire à toutes les valeurs humaines et aux préceptes de l'islam et des autres religions», selon le Premier ministre koweïtien, cheikh Sabah Al-Ahmed Al-Sabah. La même réplique a été faite par la Jordanie qui, par la voix de ses responsables, n'a pas hésité à exprimer son indignation et sa condamnation de cet odieux assassinat, affirmant «son soutien à l'Algérie en cette pénible épreuve». Le chef de la diplomatie émiratie, M.Rached Abdallah al-Nouaimi, a exprimé aussi les condamnations de l'assassinat à Bagdad des deux diplomates algériens. Mieux, le ministre émarati des Affaires étrangères est allé plus loin encore. Il a exigé une prise de position collective et importante pour mettre un terme au terrorisme. Les mêmes dénonciations ont été également émises par le gouvernement yéménite à l'égard des assassins de Belaroussi et de Belkadi. Le porte-parole du département des affaires étrangères a appelé à «conjuguer les efforts internationaux en matière de lutte antiterroriste et aller de l'avant dans le processus politique en Irak».