Ouverts depuis une semaine, les soldes d'hiver, sont loin d'être cet évènement, des bonnes occasions pour les Annabis. A la décharge des amateurs du shopping, les fouineurs, les guetteurs des bonnes occasions et tous ceux qui attendent cette grande «foire» avec impatience pour se lancer à la recherche d'articles, moins chers et surtout de qualité. Cela fait une semaine que les devantures des commerces, les grands magasins et autres espaces qui, pour titiller la fibre des achats chez le consommateur, se sont mis le temps de quelques semaines, aux tons des promotions et offres spéciales. Un rendez-vous qui ne semble pas trop attirer les consommateurs. Ce n'est pas le «tous azimuts»qu'attendaient les commerçants concernés par les soldes. Ces derniers, censés toucher des produits de fins de séries ou les invendus d'un stock, avec réduction de prix. Cette dernière, définie en pourcentage par la loi. La période des soldes, appelée par les Annabis «la réclame», se caractérise par des prix cassés, comparativement à l'avant-période des soldes. Une manière permettant aux nantis des soldes de renouveler leurs garde-robes, mais surtout offrir aux familles moyennes de pouvoir se permettre l'achat de quelques vêtements jugés inaccessibles en temps normal. La période des soldes est également une occasion pour booster l'activité des commerçants qui n'est certainement pas insensible au contexte économique, marqué par la situation l'austérité. Mais cette petite évasion, la période des soldes en l'occurrence, ne semble pas être la bienvenue. Les prix affichés dans la plupart des magasins concernés par les soldes demeurent toujours inabordables. Beaucoup de magasins affichent des réductions entre 10 et 50%, pour des articles coûtant selon les prix barrés, entre 5 000 et 10 000 DA. Mais en réalité, les prix initiaux sont entre 4 000 et 8 000 DA, même avec la réduction, ne diminuera pas d'un iota. Puisque ce sont ces prix-là qui, en réalité sont reconduits et, a fortiori, bien avant la période des soldes. Ainsi, avec la révision à la hausse des prix des articles concernés par les soldes, les taux en pourcentage affichant une réduction, ne sont en réalité que bouillon pour les morts. Situation vérifiée avec les nantis des soldes. Ces derniers, qui connaissant bien le barème des prix en temps normal, qualifient la période des soldes de période propice à l'arnaque. Tel le cas de cette jeune femme, mère de trois enfants et donc une habituée des achats en tous genres. «J'ai acheté une doudoune dans ce magasin, à 5 000 DA, il y a moins d'un mois, aujourd'hui, elle est affichée en solde avec une réduction de 30%, sur un prix barré de 5 600 DA. A vous de tirer la conclusion», a lancé la dame avec un sourire sarcastique. Une virée au magasin, dont nous avons conservé le nom et l'emplacement, et avec la plus grande discrétion, nous avons eu confirmation, des dires de la dame, auprès d'une employée de ce grand espace de vente de vêtements pour enfants. Pour ne citer que ce cas, la situation est similaire dans la plupart des espaces de commerce affichant différents effets soldés à des prix alléchants. C'est pour dire que dans la plupart des cas, les réductions affichées ne sont que fictives. Mieux encore, la panoplie des produits présentés en solde, est le plus souvent d'origine chinoise. Et par voie de conséquence de qualité médiocre, ne méritant même pas d'être soldés. Car ils sont, à l'origine, vendus à des prix symboliques, estiment certains connaisseurs du domaine. Ces derniers expliquant que ces prix dérisoires sont, en fait, une couverture pour le transfert des capitaux, ce qui explique ces prix, loin de toute concurrence. Reste les magasins importants des produits turcs ou espagnols, pour ceux-là, les prix des produits soldés sont prohibitifs. Les prix de référence pour ces soldes ne sont pas fiables, du moment qu'eux aussi ont procédé à l'augmentation des prix de leurs produits, en prévision de la période des soldes, pour tomber dans la moyenne du bénéfice calculé. Intrigués par cette vérité, nous nous sommes rapprochés de l'un des magasins huppés du centre-ville de Annaba, dont le gérant a été radical dans ces propos. Spécialisé dans le prêt-à-porter féminin made in France, notre interlocuteur, déplore l'absence de la culture des soldes. «Nous n'avons pas une culture des soldes, encore moins l'esprit honnête du commerce, a estimé notre interlocuteur. Ce dernier, non concerné par la période des soldes, a estimé que même les produits soldés n'ont pas à l'être.