Les immigrants clandestins ont été secourus en leur prodiguant les soins nécessaires tout en les hissant à bord de l'embarcation des garde-côtes algériens. Les boat people reprennent en force le large, tandis que leurs «passagers» ne savent plus où mettre le cap. Egarés dans les côtes territoriales algériennes après avoir pris le départ à partir des côtes marocaines, près d'une cinquantaine de migrants de différentes nationalités africaines ont dû leur salut à l'intervention des éléments du groupement territorial des garde-côtes de Béni Saf, commune arrachée de Aïn Témouchent, wilaya située à l'extrême ouest du pays. Le sauvetage, opéré à quelque 25 miles nautiques au nord de la plage de Béni-Saf, a eu lieu jeudi, lorsque les candidats à l'eldorado incertain, ont tenté de rallier les côtes ibériques en utilisant une embarcation pneumatique. Dans le sillage d'une telle action, les plongeurs intervenant se sont retrouvés nez à nez avec un zodiac dans lequel se sont entassés 48 migrants de nationalités malienne, sénégalaise, guinéenne et ivoirienne, dont neuf femmes et trois mineurs parmi eux une fillette de trois ans. Sur le champ, les candidats à l'immigration clandestine ont été secourus en leur prodiguant les soins nécessaires, tout en les hissant à bord de l'embarcation des garde-côtes algériens. Ces Africains, ayant tenté vainement la traversée ont été unanimes à dire que leur périple a commencé à partir des côtes marocaines avant qu'ils n'échouent dans les eaux territoriales algériennes, d'où l'intervention des garde-côtes algériens. Ayant perdu le nord, des candidats à la mort certaine ont été contraints de débattre contre vents et marées pendant quatre jours entiers sans savoir quel cap prendre. Ces ressortissants africains ont été ensuite remis aux services compétents pour enquête et accomplissement des procédures juridiques en vigueur. Le flux migratoire vers l'Europe constitue l'un des premiers et principaux casse-têtes chinois des autorités africaines dont les responsables algériens. D'ailleurs, le ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, n'a pas omis d'appeler récemment à l'intégration des dimensions de sécurité et de développement, en adoptant une approche globale face au phénomène migratoire qui se pose dans la région méditerranéenne. Il le dira explicitement, en affirmant que «notre région fait face au phénomène migratoire». Pour Messahel, il s'agit d'une «question fondamentalement humaine, qui appelle une approche globale, intégrant les dimensions de sécurité pour éradiquer les réseaux criminels liés à la traite humaine, de développement pour lutter contre les causes économiques et sociales et le respect de la dignité humaine en conformité avec les droits humains et les conventions internationales et régionales y afférents». Il a tenu de telles déclarations à l'occasion de l'ouverture de la 14ème Conférence des ministres des Affaires étrangères du Dialogue 5+5 qu'il a d'ailleurs coprésidée avec son homologue français, Jean-Yves Le Drian. Messahel n'a pas tenu de tels propos suite aux faits du hasard. Sur sa lancée, il a expliqué que «la Méditerranée qui a été, au cours de sa longue histoire, une zone de fracture devrait pouvoir devenir un espace de coopération et de prospérité partagée et retrouver ainsi sa vocation de creuset civilisationnel, culturel et humain, riche et pluriel devant constituer le socle sur lequel nous devrions bâtir une communauté méditerranéenne au destin commun qui favoriserait les échanges et la mobilité entre les deux rives». Pour Abdelkader Messahel, «le Dialogue 5+5 constitue le cadre qui permet de forger le consensus autour d'une démarche à adopter face au phénomène migratoire qui devrait prendre la forme d'une approche multidimensionnelle, équilibrée et solidaire, cohérente avec notre partenariat régional». Il a estimé que «le continent africain vit une migration intra-africaine beaucoup plus importante, comparée à celle que connaît la région méditerranée, dont les causes profondes trouvent leur explication dans les situations de crise et de conflit». Ayant rappelé que l'Algérie, qui servait de transit, est devenue une destination de migrants en provenance des pays subsahariens voisins, le ministre des Affaires étrangères n'a pas omis au passage de mettre l'accent sur la nécessité de prendre communément en compte un tel phénomène. En ce sens, il a affirmé qu'«il est dans l'intérêt de tous de convenir d'une approche commune, basée sur le développement d'un partenariat économique et sur la solidarité et le respect de la dignité humaine pour faire face, de manière efficace et durable, à ce défi migratoire commun». Le traitement d'une telle affaire est donc afro-européen.