Le ministre des Affaires religieuses «Ce n'est pas en consacrant un prêche chaque vendredi sur ce phénomène que nous dissuaderons les futurs harraga», a reconnu le ministre des Affaires religieuses. Le phénomène des harraga embarasse sérieusement le gouvernement. Le ministre des Affaires religieuses compte s'impliquer à fond pour mettre un terme à ce fléau. S'exprimant en marge d'une séance de questions orales tenue jeudi dernier par l'APN, Mohamed Aïssa a fait part de son plan d'action. «Les mosquées seront mobilisées, surtout dans les régions les plus touchées par ce phénomène et le fonds de la zakat sera déployé pour financer les projets de jeunes chômeurs», a-t-il affirmé, tout en précisant que cela n'est pas une solution en soi. «Encore une fois, ce n'est pas en consacrant un prêche chaque vendredi sur ce phénomène que nous dissuaderons les futurs harraga», a-t-il reconnu. Le premier responsable des Wakfs explique le retour en force des embarcations de fortune par le discours pessimiste développé par certains politiques. «Le discours alarmiste doit laisser place à l'espoir, c'est ainsi que nous convaincrons nos jeunes à rester dans leur pays», a-t-il soutenu. Ainsi, le ministre invite les politiques à changer leurs discours de manière à ne pas noircir davantage le tableau. Selon lui, le Haut Conseil de la fatwa a déjà déclaré «haram» la «harga». La fatwa de ce Haut Conseil sera reproduite dans toutes les mosquées d'Algérie afin de faire comprendre aux jeunes que leurs actes consistant à tenter de traverser clandestinement la Méditerranée est d'un point de vue religieux prohibé et d'un point de vue juridique illégal. Le phénomène des harraga s'accentue de plus en plus. Des groupes de jeunes sont interceptés au quotidien par les gardes martimes. Des cadavres de jeunes qui ont tenté l'aventure ont été même retrouvés près des côtes. Malgré le fait que la loi algérienne punit la sortie illégale du territoire national, des vagues de jeunes prennent le large dans l'epoir de rejoindre l'Europe. Par ailleurs, soulevant le sujet des libertés de culte, le ministre a saisi l'occasion pour répondre aux rapports des ONG qui accusent l'Algérie. «L'Algérie ne contrôle pas la liberté de culte, comme le dénoncent régulièrement des ONG internationales», a-t-il dit. selon lui, il n'y a pas de minorités en Algérie. «Les non-musulmans pratiquent librement leur culte sans aucune restriction», a-t-il assuré. Cependant, il confirme que la loi est appliquée contre les personnes qui entrent en Algérie avec «un visa touristique avant de se transformer en pasteurs». Par ailleurs et au sujet de la hausse des tarfis du Hadj, Mohamed Aïssa rassure les futurs pélerins. «Les augmentation des tarifs du Hadj ne seront pas trop élevés par rapport à l'année dernière», a-t-il affirmé, en se référant aux rapports diffusés par Riyadh. Sur les quotas du Hadj, le ministre a affirmé que l'Algérie a introduit une demande d'augmentation du quota auprès de l'Arabie saoudite pour permettre à la communauté algérienne installée au Magreb de bénéficier d'un quota, mais en vain.