Le ministre a appelé les imams à respecter les lois de la République et les règles éthiques et à observer une totale neutralité vis-à-vis de la campagne électorale. Les mosquées seront mises sous la loupe. Celles-ci seront interdites de faire dans la promotion politique. En prévision des prochaines législatives, le département des affaires religieuses et des wakfs a adressé un instruction aux imams pour ne pas s'impliquer dans la campagne électorale. C'est ce qu'a affirmé le premier responsable du secteur, jeudi dernier, en marge de la séance consacrée aux questions orales tenue par le Conseil de la nation. «Nous avons adressé une instruction à toutes les directions des affaires religieuses et des wakfs du territoire national de ne pas impliquer les mosquées et les écoles coraniques de la République dans la campagne électorale pour les prochaines législatives», a affirmé Mohamed Aïssa. Se voulant catégorique, le ministre a précisé qu'il était strictement interdit aux imams des mosquées de la République et enseignants du Coran de faire usage des tribunes des mosquées pour s'impliquer en faveur de tel ou tel candidat dans le cadre des prochaines élections législatives. «Les lieux de culte doivent rester neutres», a-t-il insisté appelant les imams à respecter les lois de la République et les règles éthiques et à observer une totale neutralité vis-à-vis de la campagne électorale pour les élections législatives prévues en mai prochain. Nul n'ignore que la mosquée a contribué fortement lors des années précédentes à faire la promotion de certains partis de mouvance islamiste. Le ministère de l'Intérieur avait déjà rendu public un communiqué où il a interdit l'utilisation des lieux publics, des écoles et des mosquées pour mener leur campagne. «Les réunions doivent être tenues dans des salles fermées», lit-on dans le communiqué. Interpellé par ailleurs sur les activités multipliées de la secte d'Al Ahmadiya, le ministre a assuré que les mosquées et les imams se réfèrent à la fetwa malékite. «Il n'y a pas des imams qui ne croient pas à la référence adoptée par l'Algérie», a-t-il certifié en assurant que le discours est unifié au niveau de toute les mosquée d'Algérie. Mohammed Aïssa a rappelé que «l'interdiction des activités de la secte d'Al Ahmadiya en Algérie était basée sur une fatwa décrétée par le Haut Conseil islamique (HCI) dans les années 1970». Le ministre des Affaires religieuses a expliqué que les Conseils scientifiques «ont décidé de se référer à la fatwa décrétée dans les années 1970 par le HCI et le défunt Cheikh Ahmed Hamani, qualifiant cette secte de groupe égaré et en dehors de l'islam». Aiguisant ses arguments, Mohamed Aïssa précise que «l'Algérie rejoint les pays du monde arabo-musulman et Al-Azhar, considérant ces individus comme n'appartenant pas à l'islam, ni aux doctrines islamiques et même de profanes». «L'Algérie qui croit profondément à la liberté du culte et à la libre pratique des rites pour les religions monothéistes, consacrés par la loi algérienne, appelle les personnes non musulmanes à soumettre une demande au ministère des Affaires religieuses pour les autoriser à exercer leurs rites religieux, mais si ces personnes sont musulmanes, les Ouléma se sont déjà prononcés à ce sujet», a-t-il estimé. Selon le ministre, le groupe El Ahmadiya oeuvrait à «former une organisation propre pour se renforcer et revendiquer la protection internationale, mais les services de sécurité les ont démasqués et ont empêché leurs activités». Le ministre a même annoncé la création de commissions au niveau des 48 wilayas pour étudier les dossiers des imams. Mohamed Aïssa a assuré que les imams suivent d'abord, des formations avant d'être autorisés à faire des prêches.