La télévision arabe d'information en continu saoudienne, Al-Arabiya, a écopé d'une amende de 120 000 dollars US qui lui a été infligée par l'instance indépendante en charge de la régulation de l'audiovisuel en Grande-Bretagne et ce, pour violation de la vie privée de l'opposant Hassan Mchimagh. La chaîne avait diffusé des images montrant ce septuagénaire en captivité au Bahreïn. Ce dernier avait été victime de tortures. La chaîne avait montré les images incriminées le 27 février 2016 dans un reportage sur les manifestations pour la démocratie au Bahreïn, lequel reportage comportait un entretien avec Mchimagh. Le présentateur avait alors accusé l'opposant de faire partie d'une cellule taxée d'oeuvrer au renversement de la monarchie bahreïnie. Mchimagh allait ensuite révéler que l'entretien en question avait été conduit sous la torture. C'est la première fois que la chaîne d'infos saoudienne Al Arabiya a écopé d'une amende et pourtant, elle franchit chaque année la ligne rouge en diffusant des reportages incendiaires sur l'Iran. Véritable antithèse d'Al Jazeera, la chaîne Al Arabiya diffuse quotidiennement des informations mensongères sur certains pays arabes. Mais depuis quelque temps la chaîne saoudienne subit une profonde menace politique. Depuis août 2017, Al-Arabiya est touchée par une vague de licenciements. Plusieurs journalistes très connus seront écartés. La direction de la chaîne avait commencé à licencier à la fin du mois de juillet. Désormais le véritable patron de MBC et d'Al-Arabiya est Mohammed Ben Salmane lui-même, le nouvel héritier du trône saoudien, précise El-Quods Al-Arabi, qui ajoute que le prince dirigerait directement la rédaction et superviserait la diffusion des informations, se mêlant, y compris des questions liées aux couvertures d'événements. Selon El-Quods Al-Arabi, un quotidien d'information en langue arabe publié à Londres, qui échappe pour l'instant au diktat de Ben Salmane précise dans son article, que le prince héritier saoudien Mohammed Ben Salmane aurait mis la main sur le groupe MBC (Middle-East Broadcast Corporation) et sur la chaîne de télévision Al-Arabiya, qui était auparavant une filiale du groupe MBC, provoquant de ce fait ce que le quotidien londonien qualifie de tempête dans la carte médiatique arabe. Le puissant groupe de médias saoudien MBC (Middle East Broadcasting Center) est passé sous la coupe de Mohammed ben Salmane, l'homme fort de l'Arabie saoudite. Après la libération d'El Waleed bin Ibrahim al-Ibrahim, le président de ce groupe privé, dont les chaînes sont regardées chaque jour par plus de 100 millions de personnes au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, les médias saoudiens sont désormais verrouillés. Le magnat des médias faisait partie des 150 personnalités visées par le gigantesque coup de filet anticorruption lancé en novembre dernier par celui qui est surnommé «MBS» dans les milieux diplomatiques. Waleed bin Ibrahim al-Ibrahim était enfermé dans la prison dorée du Ritz-Carlton de Riyadh, au même titre que l'homme d'affaires Al-Walid Ben Talal, 45e fortune mondiale, libéré lui aussi après plusieurs jours de détention forcée. [email protected]