Le payement du minimum légal est une exception. Ce dernier est prévu aux personnes aux revenus faibles. Le problème de sous-déclaration auprès de la Caisse nationale de sécurité sociale des non-salariés (Casnos) est loin d'être résolu. Le directeur général de cette caisse, Acheuk Youcef Chawki a fait savoir hier au Forum du journal El Moudjahid que 89% des affiliés cotisent au minimum légal, à savoir 32.400 DA/ an. «Cet état de fait prive la Casnos d'une manne financière importante», a déploré le conférencier. «Le payement du minimum légal est une exception et il est prévu aux personnes aux revenus faibles», a indiqué Youcef Acheuk Chawki, en faisant savoir que parmi ces personnes, il y a beaucoup de grands commerçants et de médecins. Pour l'invité d'El Moudjahid, cette situation ne va durer longtemps. «La Casnos a formé des centaines de contrôleurs et ces derniers sont en train de faire leur travail sur le terrain», souligne-t-il, en mentionnant que ceux qui seront appréhendés seront soumis au payement de pénalités et verront un nouveau redressement de leurs cotisations. Les personnes qui se contentent de la cotisation au minimum légal se privent aussi, fera remarquer Acheuk Youcef Chawki, d'une pension importante quand ils seront en retraite. Dans ce cadre, le directeur général de la Casnos», a indiqué qu'il y a beaucoup de médecins qui se sont retrouvés, à cause justement de cette pratique, avec une retraite de 15000 DA/mois, alors que la loi en vigueur leur permet une pension à 200 000 DA/mois. L'objectif de la Casnos via l'instauration des brigades de contrôle n'est pas d'optimiser ses ressources ou d'amener les cotisants à payer plus, précise le DG de la Casnos, mais de payer seulement juste. Et de déclarer qu'il est complètement injuste qu'une femme de ménage dans une société publique touchant le Snmg paye 70.000 DA/an de cotisation à la Cnas, tandis qu'un commerçant dont les gains se chiffrent par milliards paye 32.000 DA. «Le pourcentage des personnes qui payent le maximum-légal des cotisations, en l'occurrence 640.000 DA/an, ne dépasse pas 2%. Celui des intermédiaires est de 9%», a fait savoir en outre l'invité d'El Moudjahid. Passant en outre en revue l'état financier et l'évolution des réalisations de la Casnos durant ces dernières années, Acheuk Youcef Chawki a indiqué que la Casnos se porte très bien financièrement et son chiffre d'affaires évolue de manière ascendante, ces dernières années. Le chiffre d'affaires de la Casnos est passé de 35, 5 milliards de DA en 2013 à 70 milliards de DA en 2017. Le taux de recouvrement connaît lui aussi, une évolution positive. Il a connu une augmentation de + 60, 2% en 2017, contre 35, 5% en 2013. Pour ce qui est du nombre de cotisants, ce dernier a connu lui- aussi, une augmentation significative, a indiqué Acheuk. Il est passé en effet de 585 231 cotisants en 2013 à 891 809 cotisants en 2017. L'évolution positive du chiffre d'affaires de la Casnos ces dernières années a permis à cette dernière de rembourser toutes ses dettes auprès particulièrement de la Cnas. En 2017, la Casnos a apuré quelque 34 milliards de dettes. La Casnos a participé avec 20 milliards de DA dans l'emprunt obligataire lancé par l'Etat. Grâce à ce chiffre d'affaires, la Casnos a pu réaliser plusieurs nouvelles structures à travers les wilayas. Répondant sur la question portant sur les raisons de cette évolution positive, Acheuk Youcef Chawki a fait savoir que ces exploits ne sont pas le fruit du hasard, mais d'une politique bien réfléchie. La Casnos a introduit en effet de nombreuses facilités, ces dernières années. Le cotisant n'est plus obligé de payer ses cotisations avant la fin du premier trimestre de l'année. Il a le temps jusqu'au mois de juin. Les agriculteurs ont le temps jusqu'au mois de septembre. Par ailleurs, la Casnos n'oblige plus les retardataires à payer leurs arrièrés en une seule fois. Ces derniers bénéficient d'un échéancier, soulignera le DG de la Casnos. Autre facteur ayant suscité un engouement auprès des cotisants est le travail de sensibilisation que la Casnos ne cesse d'entreprendre auprès, notamment les artisans et des petits commerçants. Ce travail a permis à beaucoup d'entre eux de rejoindre la Casnos. Sur un autre plan, le point fort de la Casnos par rapport à la Cnas, mentionne le conférencier, est le fait que les départs à la retraite ne sont pas importants. «En 2017, la Casnos a enregistré un départ à la retraire quatre cotisants», s'est réjoui le DG de la Casnos, en soulignant que l'objectif tracé d'ici 2025 est d'atteindre un départ à la retraite/ six cotisants.