La production céréalière pour l'année 2017-2018 sera meilleure que celle de l'année dernière. La détermination des pouvoirs publics de développer le secteur agricole commence à porter ses fruits. Les semences des blés dur et tendre et d'orge que l'Algérie importait il y a quelques années à coups de millions de dollars sont désormais produites totalement en Algérie. C'est ce qu'a affirmé en tout cas, hier, le directeur général de l'Office algérien interprofessionnel des céréales, (Oaic), Mohamed Belabdi sur les ondes de la Radio nationale. «Pour les semences, je peux déclarer officiellement que la bataille est gagnée: les semences des blé dur et tendre et de l'orge sont produites totalement en Algérie», a-t-il indiqué. «La fin de l'importation des semences en question permettra à l'Algérie de ne plus importer les semences de ces céréales», se réjouit-il, ajoutant qu'une nouvelle société mixte a été récemment créée avec des partenaires français afin de renforcer le potentiel génétique en Algérie. «Cette société a pour objectif d'introduire de nouvelles variétés françaises de semences pour satisfaire la demande des agriculteurs qui exigent un matériel génétique plus performant afin d'améliorer leur rendement», explique Mohamed Belabdi. Evoquant la production céréalière attendue pour la campagne 2017-2018, l'invité de la Radio nationale a avancé qu'elle serait meilleure que celle de la saison précédente qui avait enregistré un volume de 34,8 millions de quintaux. «La campagne 2017-2018 s'annonce très bien grâce à une bonne pluviométrie à l'est, à l'ouest et au centre du pays. Les conditions de travail des agriculteurs sont bonnes, notamment en matière d'accompagnement financier et d'approvisionnement en engrais et en semences», a-t-il soutenu. La raison, selon le directeur de l'Oaic, est que les céréaliculteurs ont utilisé, durant la campagne actuelle, davantage d'engrais et de semences traitées et conditionnées par rapport aux années précédentes et ont respecté les dates des semis. Mohamed Belabdi a rappelé dans ce sens, que l'Algérie ambitionne d'atteindre son autosuffisance en blé dur d'ici 2020. «Le blé dur est à notre portée, on peut atteindre l'autosuffisance et c'est jouable à court terme», déclare-t-il, en nuançant ses propos sur le fait que l'Algérie restera encore, durant les prochaines années, dépendante de l'importation en matière de blé tendre en raison des conditions climatiques qui ne favorisent pas son développement. «Le blé tendre est une espèce très sensible qui demande un bon niveau de précipitations ainsi que de l'humidité lors des moissons. Il faut du temps pour trouver les variétés qui s'adaptent à notre climat sec. Pour nous, ce n'est pas une question urgente. L'on dépendra de l'importation, mais il faut, par contre, penser à changer le modèle alimentaire algérien, rationaliser la consommation et gaspiller moins», a-t-il préconisé. «Ainsi, la priorité sera donnée à la production du blé dur au regard des potentialités existantes», estime le directeur de l'Oaic, en précisant que cette bataille sera gagnée grâce à l'acquisition de terres, particulièrement à Adrar, Laghouat et Tébessa. «En effet, l'Oaic compte constituer dans ces wilayas de grands investissements pour en faire un centre de rayonnement dans le domaine de la production locale de blé dur», a-t-il expliqué. Par ailleurs, l'office compte également poursuivre ses efforts en matière de production des légumineuses (lentilles, pois chiches...) jusqu'à l'autosuffisance, fera-t-il savoir. Pour rappel, la facture d'importation des légumes secs s'est chiffrée à 450,5 millions de dollars en 2017 contre 356,8 millions de dollars en 2016. Concernant le renforcement des capacités de stockage de cet office, Belabdi a fait savoir que ce projet stratégique et prometteur, qui vise à créer 39 silos métalliques et en béton, a atteint un taux d'avancement de 50%. «Neuf de ces silos seront réceptionnés en 2018 alors que le reste est attendu d'ici à 2020. L'Algérie a importé 8,4 millions de tonnes de céréales en 2017 pour un montant de 1,7 milliard de dollars, contre 9,1 millions de tonnes en 2016, soit une baisse de 5,12%», souligne Mohamed Belabdi.