Elle a interpellé «le président afin d'intervenir pour mettre fin à cette situation qui menace la sécurité nationale». En évoquant l'ébullition du front social, la secrétaire générale du PT, Louisa Hanoune, a indiqué, hier, lors de l'ouverture des travaux de la session de son comité central que «les médecins résidents, les paramédicaux, les enseignants, le personnel commercial navigant... qui manifestent actuellement sont des catégories qui font partie de la couche moyenne, qui est la soupape de sécurité». «Lorsque ces couches moyennes se mettent en mouvement, se radicalisent, rejettent les politiques en cours, cela signifie que le système en place est nu, il est à poil!». «Cela prépare le point de rupture lorsque la quantité se transforme en qualité», a-t-elle souligné. A ce propos, elle a ajouté que «nos compétences à l'étranger ne peuvent pas sauver la santé publique en destruction permanente ni sauver les hôpitaux publics dévastés, mais faut-il que les médecins dans le secteur hospitalier partent tous à l'étranger pour qu'ils soient reconnus comme des compétences et que les autorités règlent le problème et les respectent? C'est terrifiant comme démarche». «La criminalisation et la judiciarisation des grèves et l'interdiction des marches ne peuvent pas mettre fin aux manifestations», a-t-elle appuyé. Sur sa lancée, elle a interpellé «le président de la République en vue d'intervenir pour mettre fin à cette situation porteuse de graves dérapages, car il s'agit d'une question de Sécurité nationale». Sur un autre plan, elle a expliqué que «l''initiative de sortie de crise qui sera débattue lors de cette session du CC doit poser les questions centrales et vitales pour la majorité du peuple et pour le pays et les solutions à apporter. C'est à partir de cet objectif que découlera la forme de cette initiative». Elle a réitéré qu' «en dépit du fait que l'année 2017 s'est terminée par le règlement d'un déni identitaire, en consacrant notamment le premier Yennayer journée chômée et payée, l'intervention en deux fois au moins du président de la République pour stopper un dérapage très dangereux dans le domaine économique, en gelant la Charte sur la privatisation prédation -pillage (PPP) et l'annulation de la liste des représentants de constructeurs automobiles agréés ou sélectionnés par le Premier ministre pour le montage de véhicules en Algérie, l'anarchie et les contradictions restent de mise». Elle a illustré cela par le cas, parmi tant d'autres, de la Société nationale des tabacs et allumettes (Snta): «Après l'échec de l'accord de partenariat signé par la Snta avec une entreprise turque, où les pouvoirs publics ont été contraints d'intervenir pour annuler ce contrat, en novembre 2016, le ministre de l'Industrie en cette époque, a donné son accord pour conclure un nouveau partenariat avec une entreprise et des personnes émiraties sans consulter le partenaire social, et ce, dans l'objectif de privatiser progressivement cette entreprise». «Cela s'est soldé par le licenciement de 1100 travailleurs sans aucune indemnisation. Ces derniers ont été recrutés à nouveau dans le cadre de contrat à durée déterminée (CDD)», a-t-elle poursuivi. «Le P-DG qui a effectué cette opération de bradage est un ex-P-DG d'une entreprise publique déjà condamné par la justice en raison de ses pratiques de détournement de deniers publics», a-t-elle affirmé. «L'ex-ministre de l'Industrie a essayé de céder la totalité des parts de l'entreprise aux Emiratis, que la résistance des travailleurs et l'intervention des institutions de l'Etat avaient empêché», a-t-elle indiqué. Depuis la conclusion de l' accord de partenariat, la partie turque a commencé par accaparer les unités commerciales de la Snta. «Dans ce prétendu partenariat, la Snta ne comptabilise que 49% des actions, la partie émiratie détient 41% des actions, 2% des actions ont été dédiés à chacune des quatre personnes physiques émiraties sorties du néant avec des registres du commerce alibi, une autre femme algérienne sortie également de nulle part a pu obtenir les 2% restants», a-t-elle estimé. «Par ce tour de passe-passe, les Emiratis sont devenus majoritaires dans le conseil d'administration». «En fait, l'Emirati qui détient la majorité des actions avec 51% des parts n'a été d'aucun apport positif à la Snta, dont l'outil de production a été déjà renouvelé par l'entreprise publique. Après avoir accaparé des services commerciaux, les Emiratis ont accaparé, le 24 du mois écoulé, soit après l'intervention du président de la République pour stopper le PPP, du service ou des unités de production alors que la Snta a réalisé un bénéfice net de plus de 30 milliards de dinars, en 2016. De plus, les Emiratis utilisent une matière première très dangereuse», a-t-elle ajouté. «Cet exemple démontre la nature prédatrice de la Charte sur le partenariat public-privé», a-t-elle estimé. Dans ce contexte, Louisa Hanoune exhorte «le ministre de l' Industrie et des Mines et le président de la République d'instituer une commission d' enquête pour tirer au clair ce genre d'opérations mafieuses». «L'actuel ministre du Commerce a déclaré que la surfacturation a pris une proportion alarmante dans le commerce extérieur. Le PT qui n'«a jamais cessé de dénoncer ce fléau et de soulever le problème de la fraude fiscale, des crédits bancaires non remboursés par les oligarques, a été victime de représailles enclenchées par des parties qui défendent les intérêts des oligarques au sein des institutions de l' Etat, lors des législatives et des élections locales précédentes», a-t-elle regretté. «Mais cela ne nous fera pas taire...», a-t-elle conclu.