Ces murettes que les commerçants ont érigées de part et d'autre de leurs magasins, bloque le passage. Bouna, la capitale de l'acier reste un pôle économique incontournable où les activités commerciales sont d'une intensité à ne pas négliger et obéissent à une demande croissante, donnant lieu à une véritable explosion de commerces en tout genre. Des centaines de locaux commerciaux et des magasins activant dans tous domaines confondus, créant ainsi une frénésie sans pareille en matière de consommation. Ce genre de commerce qui s'est installé partout dans la ville d'Annaba, mal préparée au changement qui s'est fait en bloc a eu des répercussions aussi négatives que dramatiques sur le paysage urbain de la ville. La détérioration de l'environnement par les nombreuses nuisances, réduit chaque jour la qualité de la vie. Ces commerces tentaculaires dans tous les quartiers de la ville à commencer par le Centre, à savoir la rue Gambetta, El Hattab sont les premiers à être étouffés ! Les habitants de Lalla Bouna se plaignent de cette agression de produits divers qui ont envahi les trottoirs, voire squatté de force cet espace conçu pour les piétons, disputant même la chaussée aux véhicules avec tous les risques encourus. Il faut dire que la notion de trottoirs a totalement disparu. Ces longs couloirs, qu'on appelle trottoirs sont remplacés par des meubles, vêtements, produits électroménagers, quincaillerie et autres produits de construction ainsi que des fruits et légumes. Enfin, tout produit consommable. Quant aux cafés, y a pas photo. Ils étalent leurs tables et chaises jusqu'au bord des trottoirs poussant ainsi les piétons à marcher sur la chaussée et se mêlent aux véhicules. Pour ce qui est des étals de cigarettes, ils font désormais partie du décor de la ville, notamment sur le célèbre grand boulevard d'Annaba qui fait la fierté de ses habitants. Un autre paysage qui défigure totalement le visage de la ville, ce sont ces murettes que les commerçants ont érigées de part et d'autre de leurs magasins, bloquant ainsi le passage, voire même interdisant totalement le passage aux piétons. Ces comportements ne peuvent que signifier que cette tranche de commerçants se met au-dessus des textes de lois qui régissent les commerces et les espaces qui leur sont réservés. Certains commerces, refaits à neuf, ont tendance à tromper l'oeil du passant qui se croirait devant un bain turc, par le mauvais goût des proprios, qui pensent que l'embellissement signifie mosaïque. Un grand nombre de magasins à Annaba, pour qui les propriétaires ont opté pour la dalle de sol, faïence et carrelage multicolore, donnent l'impression que ces locaux sont des jardins d'enfants. Vient s'ajouter à tous ces désagréments visuels le problème des sempiternels produits alimentaires (pain, conserves et fromage...) exposés par tous les temps sur les grandes places du Souk El Hattab et le marché couvert. Et enfin, dès l'arrivée des grandes chaleurs, de nouvelles habitudes apparaissent. Les jeunes, équipés de petites barres et de carton, s'installent sur les trottoirs, particulièrement dans les quartiers retirés de la ville, tels les Allemands, la Cité Joinolla, Oued Forche et la vieille ville et s'adonnent à leur passe-temps favori, les dominos. Dans toute cette situation, les piétons se demandent si le trottoir est fait et conçu pour eux ou pour servir d'étalage aux commerçants sans scrupules qui n'ont aucune notion de civisme et de vie de citadin. Existe-t-il des lois et des autorités pour faire respecter l'ordre. Effectivement, chaque jour le quotidien de l'habitant de Lalla Bouna se dégrade et les services concernés affichent un laxisme excessif. Il est grand temps de réagir pour stopper cette incroyable frénésie de comportement d'incivisme.