Il présentera son court métrage Oranges ayant trait à la bêtise humaine et défendra son scénario: Le livre. Il dit être né pour le cinéma et ne sais rien faire d'autre que l'image. C'est avec conviction que ce jeune réalisateur et producteur espère être un des acteurs majeurs dans l'explosion de l'audiovisuel en Algérie pour les prochaines années. On ne peut que l'encourager et le croire. Aussi, c'est presque naturel et logique que Yahia Mouzahem a été sélectionné aux côtés d'autres Algériens, à prendre part aux Portes ouvertes du Festival international du film de Locarno (3 - 13 août), consacré cette année aux projets de films maghrébins. Des journées de rencontres avec les professionnels du métier entre producteurs et réalisateurs européens avec leurs homologues maghrébins pour une éventuelle signature de partenariat et de co-production. En effet, en plus de présenter son court métrage Oranges (2003) initié et sélectionné suite au concours lancé au Festival de Gindou (5 Algériens avaient été sélectionnés), Yahia Mouzahem viendra défendre le synopsis de son long métrage-fiction intitulé: Le livre. «L'histoire d'un homme très puissant et très riche qui, à la fin de sa vie, commence à écrire ses mémoires. Comme il veut oublier ce qu'il a fait, alors il s'invente une autre histoire. C'est un film qui montre la réalité, ce qu'on vit maintenant en Algérie», confie le réalisateur. Malgré que certains lui ont déconseillé de déposer ce sujet, Yahia Mouzahem a tenu ferme car il a cru en son idée, en cette petite lueur d'espoir qui le pousse toujours vers l'avant. Oranges, premier court métrage de Mouzahem, raconte l'histoire de deux hommes qui se battent sans raison, pour rien. La bagarre débute dans un marché coloré débordant de fruits et de légumes. Elle se poursuit dans des décors de plus en plus austères et dépouillés. Alors que l'état physique des deux belligérants se dégrade à vue d'oeil, la bagarre se poursuit, même morts, au cimetière. Conçu comme un film d'animation, le film raconte le grotesque de nos vils instincts: se battre pour une malheureuse orange! Et pourtant, les guerres sont parties de rien, ou presque : des disputes autour de morceau de terre. Oranges, un court métrage qui en rappelle un autre, évoquant la Seconde Guerre mondiale où l'on se bat autour d'une fleur... Après s'être fait les dents dans le milieu cinématographique en épousant ses dessous et ses contours, travaillé comme assistant de producteur et réalisateur, acteur (Dix millions de centimes, de Bachir Deraïs, L'autre monde de Merzak Allouache...), conçu plusieurs spots publicitaires, Yahia créé enfin sa propre boîte de production, Mycène production, en vue «d'améliorer, dit-il, la qualité de production algérienne qui, ceci dit, commence à émerger». A noter que Yahia possède plusieurs autres courts métrages (amateurs). On citera Imagination (23 minutes), qui a reçu le premier prix au Festival national du film amateur de Tizi Ouzou en 1996 et le 2e prix au Festival de l'Oref (1997). Ainsi, Cheikh Mebrouk d'une durée de 18 mn, Vengeance (1998) de 22 mn et Moi, elle et les autres, sorti en 1999, de 13 mn ayant obtenu le 3e prix au Festival du film de Timimoun. En 2001, il a réalise 2 courts métrages, New Adventures 1 et New Adventures 2, ayant été sélectionnés dans de nombreux festivals dont ceux de Timimoun, de Clermont Ferrand, au Festival de Kelibia de Tunisie, au Festival Arab Screen d'Al Jazeera.... En 2002, il réalise le court métrage One day two nights d'une durée de 5 minutes. Son dernier court métrage réalisé cette année intitulé 100% vache, figure à la sélection officielle pour le festival méditerranéen du court métrage de Tanger (Maroc) qui se tiendra du 10 au 17 août. Avec Rachid Farès comme rôle principal, ce film «traite du quotidien d'un Algérien» sans donner plus de détails. Rachid Farès a été quant à lui sélectionné pour le prix du meilleur acteur.