Syrie, Irak et maintenant la Libye Boko Haram et d'autres organisations terroristes, affiliées à Daesh, déploient des hommes en Libye pour prêter main forte aux éléments venant de Syrie et d'Irak. Entre 2016 et 2017 des rapports sûrs annonçaient déjà que l'organisation terroriste Daesh, fuyant la Syrie et l'Irak, avait fait acheminer 5000 à 7000 terroristes vers la Libye. La situation instable dans ce pays a grandement facilité l'installation de groupes affiliés à Daesh dans cette région du Maghreb. Leur implantation a même été renforcée par des alliances conclues avec les terroristes déjà présents sur les lieux. Battue au Proche-Orient, le propos qui circule dans les milieux du renseignement évoque une reconstitution des capacités de cette nébuleuse. Ce n'est pas la conclusion d'une analyse de spécialistes, mais un rapport, tout ce qu'il y a d'officiel, produit par les Nations unies. On y rapporte que «le groupe terroriste autoproclamé Etat islamique restait déterminé à reconstituer ses capacités en Libye en renforçant ses effectifs par des combattants étrangers rapatriés depuis l'Irak et la Syrie». Dans ce rapport, qualifié de «stratégique», présenté ce jeudi, par le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres en personne, un avertissement clair est lancé à l'endroit de la communauté internationale, assurant que «les effectifs du groupe terroriste ont été renforcés en Libye par des terroristes mutés depuis le sud de la Libye, mais aussi de terroristes étrangers rapatriés ou relocalisés depuis l'Iraq et la Syrie». Comment et quand ces terroristes ont-ils pu être rapatriés et par qui? La question reste suspendue. Néanmoins, beaucoup d'observateurs n'écartent pas quelque complicité au plus haut niveau de quelques Etats. Ces mêmes observateurs qui soulignent le rôle clé de la Turquie dans le renforcement de Daesh en Syrie, notent que le même procédé pourrait avoir été utilisé pour permettre le rassemblement d'autant de terroristes au Maghreb. Il faut savoir que le rapport de l'ONU n'a pas abordé ce chapitre, jugeant la menace comme «globalement diminuée en termes d'intensité» dans le reste du monde, mais pointe du doigt les capacités de nuisance de Daesh en Libye où l'Onu lui confère la volonté «de planifier et d'exécuter des attaques ponctuelles en Libye pour démontrer à ses sympathisants qu'il conserve une importance». Cette volonté peut se traduire par l'accaparement d'une ou plusieurs localités dans ce pays, avec l'objectif de reconstituer son «Khalifa» et reconstituer, ainsi l'idée de l'Etat islamique, et pourquoi pas, réactiver l'attractivité qu'il a pu avoir sur des dizaines de milliers de jeunes égarés. Le fera-t-il? La chose demeure très possible, grâce aux alliances que l'organisation a tissées avec quelques réseaux criminels locaux et surtout en raison de l'absence de tout Etat central en Libye. Cette perspective est de mise, notent de nombreux observateurs, d'autant que le rapport de l'ONU constate «l'existence de mouvements entre l'EI en Egypte et l'EI en Libye à travers les frontières du désert». Plus encore, le document présenté par Antonio Guterres, évoque le cas parlant d'un membre libyen haut placé de Daesh qui siège à la choura de Ansar Beit el-Maqdes, un groupe terroriste ayant publiquement prêté allégeance à Abou Bakr el-Baghdadi en novembre 2014. Idem pour le groupe terroriste Boko Haram qui «maintient également de petites cellules à l'intérieur de la Libye», selon l'ONU. Les Etats membres de l'ONU, ne manqueront pas d'exprimer leur préoccupation quant à cette nouvelle donne, notamment en ce qui concerne «les mouvements possibles de membres de Boko Haram vers d'autres Etats de la région à travers les frontières de l'ouest et du sud-est de la Libye». Le rapport révèle également que «d'autres groupes affiliés à Daesh en Afrique auraient également envoyé des terroristes en Libye pour appuyer des cellules basées dans le pays et obtenir leur coopération». Il s'agit, en particulier, a- t- on souligné, «de la formation des terroristes de l'approvisionnement en armes et d'un appui logistique». L'ONU constate dans ce même contexte que «la menace posée par les groupes associés à Daesh en Afrique de l'Ouest continue de se propager au Mali et aux Etats voisins», citant que «la faction d'Al-Mourabitoun, fidèle à l'EI, demeure une menace pour la paix au Mali et au Niger». Le rapport explique, par ailleurs, que l'organisation terroriste en Libye «pour se procurer des revenus, extorque des fonds par des barrages routiers et des postes de contrôle mobiles. Le groupe terroriste continue également de prélever des taxes auprès de réseaux de traite d'êtres humains et de contrebande». Le rapport démontre, que malgré les revers récemment essuyés par l'EI, le groupe terroriste et ses associés continuent de représenter une menace importante, qui évolue dans le monde entier. Une menace qui ne semble pas être nouvelle pour l'Algérie dans la mesure où l'Armée nationale populaire possède déjà une stratégie de prévention d'où le dernier exercice supervisé mardi dernier, par le vice-ministre de la Défense nationale le chef d'état-major de l'ANP, Ahmed Gaïd Salah, dans le cadre du suivi de l'état d'avancement de l'exécution du programme de préparation au combat 2017-2018, un exercice illustratif aux tirs réels, exécuté au niveau du champ de tir et de manoeuvre, relevant du Secteur opérationnel de In Guezzam, par un détachement du 64° bataillon d'infanterie autonome appuyée par des hélicoptères d'appui-feu. L'idée, justement, de l'exercice consiste à repousser une tentative d'attaque ennemie contre nos frontières nationales, lequel a été exécuté avec un haut professionnalisme qui réitère l'efficacité de la formation, de l'instruction et de la préparation au combat au niveau de l'ensemble des unités de ce Secteur opérationnel.