Un gazoduc 100% algérien Ce gazoduc qui a été entièrement réalisé par des entreprises nationales permettra d'augmenter la capacité de production de la station de compression GR5 à environ 60 milliards de m3/an, en acheminant du gaz depuis les champs du sud-ouest. C'est une inauguration des plus «stratégiques» qu'a présidée jeudi dernier à Hassi R'mel le P-DG de Sonatrach. En effet, Abdelmoumen Ould Kaddour a lancé le gazoduc GR5 transportant le gaz depuis Reggane vers la station de compression GR5 sur une distance de plus de 700 kilomètres. Selon des propos du responsable, cette inauguration survient en prélude au lancement «dans les prochains jours» de la production gazière sur les champs de Timimoun et Touat qui produiront respectivement 1,8 et 4,5 milliards de mètres cubes par an. Ces productions seront ajoutées à celle de Reggane Nord qui est entrée en service à la fin du mois d'octobre 2017 et qui devrait générer 2,9 milliards de mètres cubes par an. Ce gazoduc qui renforcera donc les capacités gazières de l'Algérie est d'autant plus une fierté du fait qu'il a été entièrement réalisé par des entreprises nationales. 765 km donc de gazoduc «made in bladi» qui relaieront Reggane à Hassi R'mel en passant par Krechba, où il servira à l'exploitation de ces trois principaux champs gaziers. Le projet avait été confié en 2012 à un consortium national composé de Cosider Canalisations et des sociétés Enac, GCB et GTP, filiales de Sonatrach. Scindé en deux tranches, le premier lot Reggane-Khrechba, d'une longueur de 309 km, est confié à Cosider Canalisations GCB et GTP, alors que Cosider Canalisations et l'Enac (Entreprise nationale de canalisations également filiale de Sonatrach) sont chargées de réaliser la partie Khrechba-Hassi R'mel (474 km). Sa réception était attendue pour novembre 2015, il y a eu certes trois années de retard, mais il vaut mieux tard que jamais. Surtout qu'il permettra d'augmenter la capacité de production de la station de compression GR5 à environ 60 milliards de m3/an, en acheminant du gaz depuis les champs du sud-ouest du pays vers la station GR5 de Hassi R'mel Celle-ci a, pour rappel, été inaugurée en juillet dernier. Elle Permet d'augmenter la pression du gaz collecté des champs du sud-est et sud-ouest à 70 bars, en vue de son acheminement vers le nord du pays. La capacité de transport sera, dans une première phase, de l'ordre de 14 milliards m3/an pour ensuite doubler à 28 milliards m3/an, dans la seconde phase d'exploitation. Il faut dire que l'activité transport par canalisations est un maillon important de la chaîne des hydrocarbures et ce, d'un point de vue historique, stratégique et opérationnel. L'histoire de Sonatrach a débuté avec cette activité lorsqu'elle s'est lancée dès 1966 dans la construction du premier oléoduc algérien, l'OZ1, d'une longueur de 805 km, reliant Haoud El Hamra à Arzew. Depuis, son réseau de transport par canalisations n'a eu de cesse de se densifier et de se complexifier en fonction du développement des activités de l'amont et de l'aval pétrolier et gazier de Sonatrach, en national et en international. Des centres de dispatching comptent parmi les installations névralgiques du géant pétrolier national car ils permettent de collecter, puis d'acheminer les hydrocarbures en provenance des zones de production vers leurs multiples destinations: le Centre de dispatching d'hydrocarbures liquides (Cdhl) de Haoud El Hamra (Hassi Messaoud). Le Centre national de dispatching gaz (Cndg) de Hassi R'mel, qui assure la collecte du gaz naturel provenant des sites de production et son acheminement par gazoduc vers les centres de consommation (Sonelgaz, clients tiers et unités de Sonatrach), de transformation (complexes de liquéfaction) et d'exportation par gazoducs (Pedro Duran Farell, Enrico Mattei et Gz4-Medgaz). Parmi les autres infrastructures importantes: 22 systèmes de transport par canalisations (dont ce fameux GR5) intégrant 82 stations de pompage et de compression dont 50 stations de pompage destinées aux hydrocarbures liquides. De nombreux postes de chargement à quai de pétrole brut, de condensat, de GNL et des produits pétroliers au niveau des trois ports pétroliers de chargement d'hydrocarbures Arzew, Béjaïa et Skikda. Les trois ports sont équipés de cinq bouées de chargement de pétrole en haute mer, qui permettent les accostages de tankers de capacité allant de 80.000 à 320.000 TM. La longueur du réseau de transport des hydrocarbures dépasse aujourd'hui les 19.000 km. Trois gazoducs transcontinentaux relient l'Algérie à l'Europe à travers les pays du Maghreb..