Depuis hier, la tension est encore montée d'un cran après les attaques israéliennes contre des cibles militaires, mais «aussi iraniennes», a affirmé l'Etat hébreu qui tente de mettre le feu aux poudres dans la région et de précipiter le conflit dont il rêve entre l'Iran, d'une part, et une nouvelle coalition internationale, d'autre part. Depuis des mois, la surenchère verbale est telle qu'on ne peut douter de cette volonté sioniste d'embarquer les pays alliés occidentaux alliés dans une guerre contre un pays dont les progrès militaires inquiètent au plus haut point les faucons israéliens et à leur tête Benjamin Netanyahu. Ces derniers ont réussi à mobiliser l'administration Trump autour de leurs objectifs, comme on a pu le constater pour la colonisation brutale d'El Qods et des territoires palestiniens occupés. Réagissant à ces attaques, la Russie les a qualifiées d'«absolument inacceptables», tout en mettant en garde contre la «mise en danger de la vie de soldats russes». «Nous appelons avec insistance toutes les parties impliquées à faire preuve de retenue et à éviter tout acte pouvant mener à compliquer encore la situation», a déclaré le ministère russe des AE. De son côté, l'Iran a qualifié aussitôt les déclarations d' Israël de «mensonges», tout en soulignant le droit de la Syrie à la «légitime défense», face aux agressions motivées par les raisons «également mensongères» d'un drone présenté comme iranien par l'Etat hébreu. «Les allégations à propos du survol d'un drone iranien sont trop ridicules», a déclaré le porte-parole du ministère iranien des AE, Bahram Ghassemi. «Pour couvrir leurs crimes dans la région, les dirigeants israéliens recourent à des mensonges contre les autres pays», a-t-il conclu. Israël a donc mené hier une série d'attaques aériennes en Syrie, frappant des cibles militaires syriennes et, affirme-t-il, «des cibles iraniennes», opérations au cours desquelles un de ses avions a été abattu par la DCA syrienne et un des pilotes grièvement blessé. Ce n'est pas la première incursion de l'aviation israélienne qui, depuis le ciel libanais, a plusieurs fois attaqué la Syrie, mais il semble bien que la provocation vise, cette fois, un conflit plus large. Et pour cause, c'est la toute première déclaration sioniste depuis 2011 et l'avènement de la crise en Syrie par laquelle Israël affirme avoir ciblé délibérément des positions iraniennes, sachant que Téhéran est un allié du régime syrien. Mais c'est aussi la première fois que l'Etat hébreu reconnaît la perte d'un F16 américain, alors que pour certaines agences occidentales, l'appareil s'est écrasé en zone israélienne «sans qu'il apparaisse clairement s'il a été touché ou s'il est tombé en raison d'une défaillance technique ou humaine». L'armée sioniste a indiqué que les deux pilotes se sont éjectés au moment de la chute de l'avion, qu'ils ont été «récupérés» mais que l'un d'eux est «dans un état grave». Israël en a profité pour renouveler menaces et avertissements, affirmant que Damas «joue avec le feu» en laissant l'Iran «opérer à partir de son territoire». Et le porte-parole de l'armée israélienne de prétendre: «Nous ne cherchons pas l'escalade, mais nous sommes prêts pour différents scénarios et à faire payer cher de tels actes.» Un état d'esprit et une logique proprement sionistes qui consistent à frapper puis à accuser la partie ennemie d'avoir «menacé» de frapper. Ainsi, leur menace résulterait de l'intrusion dans l'espace aérien d'un drone présenté comme «iranien bien que tiré à partir de la Syrie». A Damas, le discours est tout autre. Les raids sionistes ont visé une base militaire dans le sud du pays et les assaillants ont dû faire face à «de multiples tirs de missiles antiaériens qui ont atteint plus d'une cible israélienne». En outre, les attaques aériennes sionistes ont également visé des zones près de Damas. A partir de Londres où il distille ses informations orientées, le directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'homme (Osdh), Rami Abdel Rahmane, a étayé les accusations sionistes en expliquant que les attaques ont ciblé la province de Homs «où se trouvent des forces iraniennes et des membres du Hezbollah libanais». Justifiant une riposte «aussi forte», un officier israélien a confirmé une seconde vague de raids «de grande envergure» contre pas moins de 12 objectifs dont trois batteries de défense antiaérienne et quatre cibles «iraniennes non précisées» relevant du dispositif militaire iranien en Syrie. Que dire alors du discours sur les «efforts» de l'Etat sioniste qui surveille attentivement la situation en Syrie, mais «veille à ne pas se laisser aspirer dans le conflit», avec «des frappes ponctuelles contre les positions syriennes ou les convois d'armes destinées au Hezbollah»... Depuis plus d'un an, plusieurs attaques ont été menées dans le ciel syrien et dans la partie syrienne du Golan par l'armée sioniste qui a systématiquement démenti les pertes matérielles ou humaines, comme en mars lorsqu'un avion avait été abattu et un autre atteint. Reste cette ultime envolée selon laquelle «le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu n'a cessé, ces derniers mois, de mettre en garde contre l'expansion de l'Iran dans la région, et de prévenir vigoureusement qu'Israël ne permettrait pas que la présence iranienne en Syrie menace ses intérêts.» Sauf que Netanyahu ne «s'emploie» guère «à pousser la Russie à contenir Téhéran», trop affairé qu'il est à profiter du mandat du président Trump et de son entourage résolument sioniste pour souffler sur les braises du Proche-Orient.