Une vingtaine de bénévoles du comité communal du Croissant-Rouge algérien (CRA) de Béjaïa ont investi, hier, la rue pour exiger le départ du président du comité de wilaya, accusé d'être à l'origine du profond malaise qui mine cette organisation humanitaire depuis plusieurs mois. Le bras de fer opposant le président du bureau de wilaya du CRA, Bouzid Belkacem, au bureau communal de Béjaïa que dirige Yazid Hocini est à son énième épisode. La mesure d'expulsion des membres du comité communal du CRA de leur siège, sis cité Eplf de Béjaïa, conséquemment à une décision de justice en référé, a mis le feu aux poudres. Cette procédure, qui a été exécutée par un huissier de justice, appuyé par la force publique, en application du jugement rendu a creusé davantage le litige entre Belkacem Bouzid, président du comité de wilaya, qui exige des membres du bureau communal du CRA de Béjaïa, d'organiser une assemblée générale de renouvellement de leur instance dirigeante et présenter leur bilan, conformément aux statuts et le règlement intérieur du Croissant-Rouge algérien et le bureau communal du CRA de Béjaïa, Yazid Hocini, qui rejette tout en bloc accusant le président du comité de wilaya «d'abus d'autorité», «d'agissements autoritaires et irresponsables» et de «musellement» des comités communaux. Les membres du comité communal du CRA de Béjaïa ont interpellé, hier, Saïda Benhabilès, présidente du bureau national du CRA pour intervenir et trouver une solution à ce conflit qui perdure au détriment des démunis de la commune, dont l'organisation du CRA reste l'unique moyen atténuant leurs souffrances. Le président du Comité de wilaya, Bouzid Belkacem, a fait l'objet d'un retrait de confiance dans une pétition, oeuvre d'une dizaine de comités communaux affirment les protestataires qui l'accablent de reproches en relation avec la gestion «unilatérale, irréfléchie et irresponsable» et l'accusent d'avoir dissous des comités communaux élus, les remplaçant «illégalement» par de nouvelles équipes. Bouzid Belkacem a été installé dans son poste de président du comité de wilaya par Saïda Benhabilès, la présidente du CRA, ce qui lui donne des arguments pour défendre sa «légitimité», mais les frondeurs ne l'entendent pas de la même oreille et parlent d'une installation «illégale». Le conflit, qui n'est pas propre à la wilaya de Béjaïa, a dévoilé des pratiques qui sont loin de refléter l'action humanitaire de cette organisation. Entre ceux qui parlent de «détrônement», de «falsification» et de «faux usage» c'est toute la décadence d'une organisation qui transparait. Le comité local du Croisant-Rouge algérien de Béjaïa continue donc à vivre ses mauvais jours. Le bras de fer qui s'est engagé entre deux parties qui se disputent les rênes des structures, n'est pas près de connaître son épilogue. Les convoitises que le comité suscite sont telles que le CRA restera l'objet de conflits cycliques.