Le gouverneur de la Banque d'Algérie a toutefois reconnu que la masse monétaire qui circule dans l'informel a augmenté de 32,2% en 2016 à 32,9% en septembre 2017 S'exprimant sur la chute de la valeur du dinar, le gouverneur de la Banque d'Algérie a soutenu que cela est dû à une hausse importante de l'euro par rapport au dollar. «Le montant de la monnaie thésaurisée est estimé entre 1500 à 2000 milliards de dinars», a déclaré le gouverneur de la Banque d'Algérie, Mohamed Loukal. Exposant hier, le rapport annuel sur l'évolution économique et financière du pays en 2016, l'hôte des députés a tenu à avancer quelques détails sur la monnaie en circulation. Selon lui, la monnaie fiduciaire qui est estimée à 4780 milliards de dinars n'est pas totalement absorbée par le marché informel. «Il y a une grande partie des billets de banque qui sont thésaurisés chez les opérateurs économiques», a-t-il déclaré en précisant que la décision de l'instruction portant sur la domiciliation bancaire imposée aux importateurs des produits destinés à la revente en l'état, a permis de récupérer 105 milliards de dinars en seulement un mois en septembre 2017. Le gouverneur de la Banque d'Algérie a toutefois reconnu que la masse monétaire qui circule dans l'informel a augmenté de 32,2% en 2016 à 32,9% en septembre 2017. Sur la chute de la valeur du dinar, il a soutenu que cela est dû à une hausse importante de l'euro par rapport au dollar. Ce dernier a affirmé que la valeur du dinar a baissé de 4,74% par rapport au dollar et de 7, 69% par rapport à l'euro en fin juin et septembre 2017. Le gouverneur de la Banque d'Algérie a expliqué que sous la tension du marché international marquée par l'augmentation de l'euro, la valeur du dinar a baissé de 15,36% par rapport à l'euro. Sur les réserves de changes, Mohamed Loukal avance qu'elles se sont établies à 97,3 milliards de dollars en décembre 2017 contre 114 milliards de dollars en décembre 2016. La chute des réserves de changes explique-t-il est justifiée par la baisse de la balance de paiement de 23,3 milliards de dollars, ainsi que la baisse de la valeur du dollar face à l'euro. L'hôte des députés a soutenu que malgré la crise, la Banque d'Algérie a continué à assurer le financement des projets économiques. Par ailleurs, lors des débats, les députés ont vivement critiqué les chiffres avancés par le gouverneur de la Banque d'Algérie. Le chef du groupe parlementaire des indépendants, Osmani, a carrément qualifié ce rapport d'archaïque. «On répète toujours les mêmes chiffres et les mêmes erreurs, je ne vois pas l'utilité de présenter un tel rapport», a-t-il martelé, en interpellant le gouverneur de la Banque d'Algérie sur le rôle de son institution. «Le gouverneur de la Banque d'Algérie doit assumer ses responsabilités sur la situation économique et présenter des prévisions à court et à moyen terme», a-t-il déclaré, en soutenant qu'on ne peut continuer à naviguer à vue. Le député Berreched Youcef du Mouvement de la société pour la paix, s'est également interrogé sur le rôle de la Banque d'Algérie. «Censée protéger l'économie nationale et veiller à préserver la valeur du dinar, la Banque centrale est devenue la roue de secours pour dissimuler les échecs du gouvernement», a-t-il affirmé en précisant que l'institution revient à chaque fois avec les mêmes chiffres sans présenter des solutions. Selon lui, au lieu d'avancer les indices de la conjoncture économique, il serait préférable de montrer leur impact sur la vie des citoyens.