La Dame de fer tient bon La ministre refuse de substituer un groupe de personnes, à une institution de la République, seule habilitée à trancher une question de cette nature. Les représentants du Cnapeste qui pensaient avoir «forcé la main» à la ministre de l'Education nationale, avec leur médiation religio-juridique, ont déchanté hier, après la ferme réaction de Nouria Benghebrit. Sans attendre la décision du conseil national du syndicat, annoncée pour samedi prochain, la ministre a rejeté le principe même de médiation que le syndicat a voulu vendre à l'opinion nationale. Benghebrit n'a visiblement pas joué le jeu «malsain» du Cnapeste qui entendait transformer une défaite en victoire en insinuant avoir cessé la grève sous le conseil de l'imam Ali Aya. Le propos de la ministre de l'Education nationale sur la légalité de la grève est on ne peut plus clair. Pour elle, «la justice a tranché le caractère illégal de la grève illimitée», a-t-elle confié au journal électronique TSA. Avec la même fermeté, elle indiquera qu' «après la décision de justice, il n'était pas question pour moi de rencontrer le Cnapeste tant qu'ils n'auront pas suspendu la grève et repris le travail». Le message est on ne peut plus clair. Il n'y a pas de médiation. Le conflit qui oppose le Cnapeste et la tutelle a été sanctionné par une décision de justice. Républicaine, Nouria Benghebrit refuse de substituer un petit groupe de personnes, sans lien direct avec l'Education nationale, à une institution de la République, seule habilitée à trancher une question de cette nature. Il n'y aura donc pas de négociations sur le dos des principes républicains ni un contournement de la loi. La ministre de l'Education nationale est, à ce propos, d'une franchise certaine. La fonction d'un imam n'est pas de remettre en cause une décision de justice. Sur la question, Nouria Benghebrit révèle que 581 enseignants ont été définitivement radiés de la Fonction publique. Une décision sans appel, selon la ministre qui n'écarte pas d'autres radiations, à partir de dimanche prochain. «Nous continuerons à appliquer la loi. Certains enseignants grévistes sont en fait malheureusement en position d'abandon de poste et ils ne réalisent pas les risques encourus.» Le message est destiné aux enseignants qui pourraient croire que la tutelle est dans une logique de bluff, comme le colportent, en interne, les animateurs du Cnapeste «Dans certaines pages Facebook du syndicat, on constate qu'il y a des décisions de radiation qui sont barrées en rouge. Une manière de dire aux adhérents que ces décisions ne seront pas appliquées», met en garde la ministre. Quelque 19.000 grévistes sont concernés par ces mises en demeure. «Sur les 460.000 enseignants, seuls 19.000 sont en grève. Si la grève n'est pas gelée aujourd'hui ou demain, je dirais que des milliers d'entre eux seront licenciés», a, par ailleurs déclaré l'inspecteur général au ministère de l'Education nationale Nedjadi Messeguem. Nous ne sommes pas dans une logique de médiation, mais dans une démarche de fermeté adoptée par le ministère. Il reste au Cnapeste l'issue «honorable» de la capitulation, étant donné que son mouvement n'aura drainé, en tout, que 4% des effectifs enseignants. Saura-t-il trouver la voie de la sagesse, ce samedi? Il a déjà bêtement sacrifié 581 salariés. Tribunal administratif d'Alger La grève du Snpsp déclarée illégale Le tribunal administratif d'Alger a jugé illégale la grève à laquelle a appelé hier le Syndicat national des praticiens de santé publique (Snpsp) suite à une requête introduite par le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière. «Le tribunal, statuant publiquement et par défaut, en matière de référé d'heure en heure, déclare illégale la grève annoncée par le Syndicat national des praticiens de santé publique en vertu du préavis du 4 février 2018 relatif à une grève nationale générale le 14 février 2014 avec l'organisation de sit-in le même jour à travers toutes les wilayas», précise l'ordonnance de référé. Le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Mokhtar Hasbellaoui avait reçu le président du syndicat, dans le cadre du dialogue permanent avec l'ensemble des partenaires sociaux. Cette audience a permis de noter «une identité des points de vue concernant notamment la nécessité pour le médecin de se réapproprier sa juste place dans la société dans le cadre d'une approche normalisée prenant en ligne de compte les besoins de la population», a précisé un communiqué du ministère. Les deux parties ont discuté de «la nécessité de normaliser et de hiérarchiser la pyramide des soins pour améliorer la prise en charge des usagers de la santé dans le cadre des directives relatives à la modernisation du secteur de la santé». De son côté, le président du Snpsp a tenu à mettre en exergue le travail de partenariat réel et constructif qui a caractérisé ces dernières années les relations entre le Snpsp et le ministère de la Santé sur la base d'un dialogue franc, sincère et transparent. Par ailleurs, de nombreux points en rapport avec la condition socioprofessionnelle du praticien spécialiste de santé publique ainsi que le déroulement de sa carrière professionnelle ont été abordés, a conclu la même source.