«Lutter contre ce phénomène n'est pas une affaire des services de sécurité seulement, la famille, l'école et la société doivent être mobilisées.» Les embarcations de fortune embrassent sérieusement le gouvernement. Le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Nouredine Bedoui, a assuré que l'Etat a fait de cette question sa priorité. «Ce phénomène a bénéficié d'un intérêt particulier de l'Etat», a-t-il déclaré lors d'une séance plénière consacrée aux questions orales jeudi dernier par le Conseil de la nation. Interpellé par un sénateur sur ce phénomène qui a pris des proportions alarmantes, le ministre a reconnu la gravité de ce problème qui a induit la perte de nombreux jeunes citoyens qui ont péri en mer, au large. Bedoui a défendu le gouvernement, lequel, témoigne-t-il, a fait le nécessaire pour dissuader les jeunes Algériens candidats à l'émigration clandestine. Il a étalé, dans ce sens, les mesures prises visant à encourager les jeunes Algériens à rester dans leur pays. L'insertion des jeunes dans le monde du travail, les crédits alloués pour la création d'entreprise ainsi que les facilitations accordées pour l'aquisition d'un logement, sont autant de mesures prises dans le cadre du plan d'action du gouvernement. «Nous avons encouragé les jeunes à créer leurs propres entreprises à travers des crédits et des avantages fiscaux», a-t-il affirmé, tout en ajoutant que l'Etat a prolongé le délai de remboursement des crédits. Or, ces mesures n'ont guère stoppé les foules des jeunes qui s'engagent au quotidien dans l'aventure en bravant le danger vers un avenir incertain. Bedoui a avoué, à demi-mot, que ces mesures n'ont pas atteint l'objectif, à savoir freiner ce phénomène. «Le phénomène s'accentue notamment en 2017», a-t-il reconnu. Afin d'y mettre un terme, le patron de l'Intérieur a fait savoir que le gouvernement a mis en application des mesures sécuritaires et administratives pour démanteler les réseaux de passeurs. Des enquêtes ont été même menées pour contrôler la vente des équipements et des embarcations. Depuis, ce phénomène, assure le ministre, a enregistré un recul et plusieurs réseaux criminels spécialisés dans l'organisation de la «harga» ont été démantelés par les services de sécurité. D'autres dispositions sont en phase d'étude, afin de circonscrire ce phénomène, en plus du travail de sensibilisation qui s'opère en collaboration avec le mouvement associatif. L'hôte des sénateurs soutient que cette affaire de la harga ne concerne pas que l'Etat, mais toute la société. «Lutter contre ce phénomène n'est pas une affaire des services de sécurité seulement, la famille, l'école et la société doivent être mobilisées», a-t-il martelé, en précisant que le but est de protéger au mieux notre jeunesse.