L'émigration clandestine préoccupe. Au point de pousser le gouvernement algérien à prendre le phénomène au sérieux. En effet, les préoccupations de la jeunesse et le phénomène de l'émigration clandestine de manière particulière sont inscrites parmi les priorités de l'heure de l'Etat et du président de la République qui veille personnellement au suivi de ce dossier, sa prise en charge et son traitement. Le rêve de l'Eldorado européen, certes, mais surtout le chômage et l'exclusion poussent beaucoup de nos jeunes à défier la mort en s'embarquant dans des patéras de fortune qui chavireraient à tous les coups. Et si les Africains optent pour le transit par l'Algérie, nos jeunes optent pour les côtes libyennes et tunisiennes pour aborder les côtes italiennes et souvent la mort frappe et sans scrupule dans ce couloir fatal. Les victimes de ces naufrages ne se comptent plus malgré le renforcement des mesures de surveillance des côtes. Les tentatives d'émigration clandestine à bord d'embarcations de fortune ne cessent de prendre de l'ampleur. Le ministre des Relations avec le Parlement, M. Mahmoud Khoudri, a déclaré, jeudi, à l'APN, que le phénomène de l'émigration clandestine est l'affaire de toute la société et ne concerne pas uniquement le gouvernement. Intervenant au nom du chef du gouvernement, celui ci a affirmé que "toutes les forces vives du pays doivent être mobilisées pour lutter et trouver des solutions au phénomène de l'émigration clandestine qui nuit à la jeunesse et à la société algérienne". Il faut dire aussi que l'Etat ne ménage aucun effort pour améliorer la situation des jeunes et la prise en charge de leurs préoccupations en initiant des politiques et programmes en leur faveur et leur intégration. Pour la période de 1999 à 2008, plus de 12 363 milliards de dinars a été dégagés à cet effet, dont 544 milliards de dinars sont consacrés à la santé, la Protection sociale, le sport et la culture et 1 026 milliards de dinars pour le secteur de l'éducation. Le ministre a cependant relevé que "malgré ces efforts, le phénomène de l'émigration clandestine touche différentes franges de la jeunesse, à savoir les étudiants, les commerçants, les fonctionnaires et les chômeurs dont l'âge varie entre 18 et 40 ans". Cependant, le gouvernement, les walis ainsi que les cadres de la Nation, de même que des experts et spécialistes en sociologie et psychologie, les chercheurs, les universitaires et les représentants de la société civile ont été mobilisés lors de la conférence nationale gouvernement-walis pour une prise en charge dans l'immédiat, des préoccupations des jeunes, dans le but d'améliorer notamment leur situation sociale et économique. Selon les statistiques fournies par les services de sécurité, durant les huit premiers mois de l'année en cours, 35 sauvetages (en mer) et tentatives d'émigration clandestine ont été enregistrés par ces mêmes services, 371 personnes ont été arrêtées, 61 barques et 12 embarcations de fortune interceptés et, 105 personnes présentées devant la justice. Sur les interventions des forces navales, 918 personnes ont été arrêtées au cours des opérations de recherche et de sauvetage. Par ailleurs, en ce qui concerne les informations faisant état de la présence d'émigrés clandestins algériens dans les prisons tunisiennes, M. Khedri a indiqué qu'après "les investigations menées par les autorités diplomatiques algériennes, il a été confirmé qu'il n'y a aucun algérien dans ces prisons", affirmant par, ailleurs, que "le phénomène de l'émigration clandestine est mondial, conséquence de la mondialisation et de tout ce qui en découle".