Des propos qui, sans grande surprise, n'ont pas été du goût des grévistes des secteurs de l'éducation et de la santé La réaction des médecins résidents et du Cnapeste ne s'est pas fait attendre. Après les propos de Ahmed Ouyahia à l'encontre des grévistes des deux secteurs, la réaction des médecins résidents et du Cnapeste ne s'est pas fait attendre. Pour le docteur Taïleb, membre du Collectif autonome des médecins résidents algériens Camra, les déclarations faites par Ahmed Ouyahia ne diminuent en rien la résolution de l'ensemble des contestataires. Il souligne que ce n'est là qu' «une tentative de ce responsable de retourner l'opinion publique contre les médecins résidents afin de diviser le peuple, mais cela ne sert à rien». Aux déclarations du Premier ministre les accusant de troubler le secteur de la santé en semant l'«anarchie», notre interlocuteur parle de «populisme». «C'est une vieille méthode utilisée par nos responsables et c'est ça le véritable sens de l'anarchie», a-t-il confié, ajoutant que «le peuple n'est pas dupe et a bien compris comment les choses se passent». Le docteur Taileb insiste encore sur le fait que cette attitude n'est pas acceptable, car «elle tend à exacerber davantage la colère des contestataires, et ce n'est pas comme ça que le problème sera réglé». Aussi, il soutient que les déclarations de Ahmed Ouyahia «ne touchent le Camra ni de près ni de loin et n'influeront aucunement la poursuite de la protestation». Par ailleurs, le représentant du même collectif déplore la fermeture des portes du débat par des autorités concernées. Il juge qu'aujourd'hui, la tutelle a fermé les portes du dialogue en suspendant les réunions de la commission intersectorielle. Et ce, tant que les médecins résidents ne gèleront pas leur grève. Or, conclut-il, «cette chose n'est pas du tout envisageable, car si le gouvernement s'entête, nous nous entêterons aussi». Même son de cloche du côté du Conseil national autonome du personnel du secteur ternaire de l'éducation (Cnapeste), qui a également fait l'objet, à peu de choses près, des mêmes accusations de la part du responsable. Les porte-paroles du syndicat ont regretté les propos tenus par le Premier ministre. Ils ont déploré le fait qu'au lieu d'apaiser les tensions et d'aider à trouver les véritables solutions à la crise, Ahmed Ouyahia se contente de tenir pareil discours. Pour le Cnapeste, «le rôle d'un Premier ministre est de privilégier le dialogue et non d'utiliser un ton menaçant». Ces derniers ont, par ailleurs, tenu à souligner que le Cnapeste est loin d'être contre la loi, cependant «il faut désigner les vrais responsables d'une situation, avant de l'appliquer». Pour rappel, en marge de son déplacement vendredi dernier, dans la wilaya de Biskra, Ahmed Ouyahia a rappelé l' «anarchie» qui règne en ce moment dans certains secteurs. Le Premier ministre avait déclaré: «il faut arrêter avec le discours des droits légitimes», car d'après lui, «il y a des devoirs sacrés à accomplir». Parlant de la grève des médecins résidents, il a soutenu que les doléances de ces derniers sont dépourvues de sens, en sachant de surcroît, qu'ils n'ont pas encore terminé leurs études. Des propos qui, sans grande surprise, n'ont pas été du goût des grévistes des secteurs de l'éducation et de la santé.