modernisation des raffineries Les capacités de production vont atteindre près de 31 millions de tonnes d'ici fin 2018 contre 27 millions de tonnes actuellement. Mais on est encore loin des besoins nationaux qui ne cessent de s'accroître. Votre carburant sera de plus en plus local! En effet, le ministre de l'Energie, Mustapha Guitouni, a annoncé une augmentation des capacités de production des raffineries nationales: «A la faveur du programme de réhabilitation et de modernisation des raffineries en service pour l'augmentation de leurs capacités de production à près de 31 millions de tonnes d'ici fin 2018 contre 27 millions de tonnes actuellement», a indiqué le ministre, jeudi dernier lors d'une séance plénière consacrée aux questions orales à l'Assemblée populaire nationale (APN). Il a annoncé dans la foulée l'entrée en production de la raffinerie de Hassi Messaoud en 2022 pour être suivie, quelques mois après, de celle de Tiaret. Le ministre profite de l'occasion pour rassurer quant à l'amélioration du carburant. «Ce programme vise, également, à améliorer la qualité des produits pétroliers conformément aux normes internationales et à réaliser de nouvelles raffineries», a précisé le premier responsable du secteur. Néanmoins, malgré l'augmentation de la cadence de production des raffineries locales, on est très loin de pouvoir répondre à la consommation nationale de carburant qui ne cesse de croître.Les importations des carburants ont connu une hausse alarmante en 2017, atteignant les 1,583 milliard de dollars, soit l'équivalant de 2,96 millions de tonnes de carburant contre 3,06 millions de tonnes pour 1,348 milliards de dollars en 2016. Le ministre de l'Energie confirme que pour réduire cette grosse facture le Groupe Sonatrach procédera cette année au raffinage du pétrole brut à l'étranger, première opération du genre depuis plusieurs années. Sonatrach paierait les frais du traitement du pétrole, avant de ramener le carburant raffiné en Algérie. «Sonatrach n'a procédé, depuis des années, à aucune opération de raffinage à l'étranger en raison de la conjoncture économique, en ce sens que l'importation du produit fini était moins coûteuse que le traitement», a t-il expliqué. Néanmoins, selon le ministre ce n'est plus le cas actuellement. «Le traitement du pétrole brut à l'étranger est désormais une opportunité à saisir s'il est rentable économiquement par rapport à l'importation, en prenant en compte les prix des produits pétroliers sur le marché international», a t-il argumenté en soutenant que cette opération est destinée à faire face aux fluctuations des prix du carburant sur le marché international vu que le pays s'acquitte annuellement des frais de transport et de raffinage du pétrole. Le ministre a, en outre précisé, que l'objectif actuel du raffinage du pétrole brut à l'étranger est d'importer uniquement les produits qui manquent sur le marché local, en l'occurrence le diesel et l'essence. Les autres types de carburants, à l'instar du GPL, Nafta et le fuel, font l'objet d'opérations d'échange ou de troc avec le propriétaire de la raffinerie, vu leur grande disponibilité en Algérie, en contrepartie d'essence et de gasoil car les coûts de leur transport à l'intérieur du pays font que la transaction n'est plus rentable pour nous, a poursuivi le ministre. L'agence de presse Reuters qui avait été la première à rapporter cette information de raffinage à l'étranger, avait fait part de négociations entre Sonatrach et des raffineries étrangères pour l'achat d'actions. En fait, depuis la chute des prix du pétrole et la crise financière qui frappe le pays, les autorités recherchent désespérément un moyen de réduire la facture d'importation des carburants, un produit subventionné. Les prix à la pompe ont connu durant les trois dernières années une forte augmentation. Mais cela n'a pas permis de réduire les dépenses relatives à ce produit, qui ne cessent de croître. Récemment le ministre des Finances, Abderrahmane Raouya, avait annoncé la fin des subventions du carburant pour l'année prochaine. Cela avait provoqué un véritable «tollé» chez les Algériens.Le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, avait dû démentir l'information. En parallèle, on tente de faire passer le plus de véhicules possible au GPL en finançant (l'Etat, Ndlr) à plus de 50% les «kits». Néanmoins, le défi d'un parc automobile majoritairement au «sirghaz» sera difficile à réaliser, pour ne pas dire impossible...