l'éducation physique et sportive ne doit pas être laissée entre les mains d'amateurs Il faut toujours essayer de saisir les enjeux et la raison d'une grève nationale que certains brandissent pour toutes justifications. Le spectre de l'année blanche se profile à l'horizon, mais que peut faire Monsieur le ministre de l'Enseignement supérieur? A propos de revendications, ô! combien légitimes, mais qui concernent l'out pout, c'est-à-dire l'emploi d'une formation dont la décision ne revient pas à lui seul. C'est une chaîne institutionnelle dont tous les maillons doivent être solidaires dont le Premier ministre, la ministre de l'Education nationale, les ministres de la Jeunesse et des Sports, du Travail, des Finances, etc. Aussi, il faut du temps et surtout de la sensibilisation et des arguments pour que le bon sens finisse par triompher dans le moyen terme et non le rapport de force, quand l'échange est inégal. Il est tout à fait normal, que des étudiants licenciés qui ont eu connaissance des matières principales comme la psychosociologie, comprennent que l'éducation physique et sportive ne doit pas être laissée entre les mains d'amateurs, de professeurs d'éducation physique et sportive, formés à la sauvette, par l'Education nationale, au moment où les enfants commencent leur apprentissage fondamental, car tout se joue à l'école et surtout à l'école primaire, quand ceux-ci, en tant que spécialistes académiciens et praticiens en la matière, sont au chômage. J'ai eu l'occasion de montrer la réalité de l'éducation physique et sportive déjà en 1993, dans le mensuel de la revue L'école et la vie et de montrer l'importance de la prise en charge des enfants très tôt, clé de voûte de la réussite pour le goût d'une pratique régulière, par deux communications scientifiques, dont la dernière, date du 20 novembre 2017, encore inédite, s'intitule: «Plaidoyer pour une culture sportive de l'éducation physique et sportive» où l'accent a été mis au niveau de l'apprentissage pédagogique et sociopsychologique, comparativement entre notre pays et un pays avancé, comme par exemple, la France. Seulement, je sens qu'il y a des tiraillements au sein des étudiants qui sont en phase finale de leurs études en master et qui vont se retrouver acculés et dos au mur pour trouver un emploi alors que la grève dessert plus qu'elle ne sert les étudiants en licence qui n'ont pas les mêmes intérêts. J'ai pu remarquer l'absence totale des étudiants, en master, au niveau du cours que je dispense cette année en sociologie, de l'organisation sportive à l'institut. Hormis un étudiant étranger qui reste soumis à d'autres contraintes par son pays. C'est la période de la préparation des dossiers pour l'ouverture des filières en master et en doctorat, comment sera considérée cette demande sans les impétrants qui risquent encore une fois, de pénaliser tous les étudiants de la graduation et de la post-graduation? Il faut toujours essayer de saisir les enjeux, et la raison d'une grève nationale, que certains brandissent pour toutes justifications, ne suffit pas, car l'institut d'Alger est l'Institut mère, il y a longtemps qu'il aurait dû être classé comme faculté ou Ecole nationale supérieure de par, à la fois ses effectifs en encadrement de haut rang, et le nombre considérable des étudiants de 5 000, voire plus. D'autant plus que nous avons été les premiers à inaugurer cette formation. Le mérite revient à M. B. Lalaoui en tant que premier directeur de cet institut dont j'ai été l'une des enseignantes. Il n'y avait rien à l'époque et il a fallu faire appel à des spécialistes russes, allemands, français, yougoslaves, égyptiens et ce sont nos premiers étudiants licenciés, puis diplômés en magister et en doctorat qui ont étalé leurs savoirs, puis leurs tentacules comme des champignons sur tout le territoire national. On compte actuellement 23 instituts dont le deuxième est celui de Mostaganem, ils sont tous originaires de notre institut et ceux qui veulent dénigrer l'E.P.S., il faut qu'ils sachent que la réussite sportive compétitive au niveau international est un système pyramidal qui commence par la base. Dans la compétition intellectuelle, nos étudiants, devenus enseignants, ne sont pas en reste non plus; puisque la liste des formateurs promus au rang de professeurs, selon les critères exigés par la commission du ministère de l'Enseignement supérieur se place dans les premiers rangs chaque année, si on récapitule le résultat de l'ensemble des admis au niveau du territoire national, selon une vue d'ensemble dont une enquête statistique minutieuse pourrait être établie à ce niveau par la tutelle, au bénéfice d'un classement de nos universités au diapason de l'échelle internationale. Or, jour après jour, j'ai mal de voir le suivi aveugle des étudiants qui ont eu pourtant la possibilité de passer leurs examens du premier semestre: Toute la structure a été mise en branle à cet effet et les enseignants tous les jours que Dieu fait, étaient à leurs postes avec les sujets pour les accueillir, exception faite des rares candidats qui ont bravé les menaces multiples des meneurs grévistes qui venaient sur les lieux inspecter et repérer de visu les intéressés. Maintenant, le second semestre est entamé et les étudiants de première année et deuxième année LMD qui viennent de commencer fraîchement leurs études et ont fait leur choix, en toute bonne connaissance et conscience de cette filière, vont perdre une année de leur temps si précieux pour bâtir leur avenir, car pour le moment, ils n'ont aucun statut, avec en prime l'angoisse des parents qui restent impuissants face à cette situation. Ceci dit, chaque secteur incarne sa spécificité, la grève des étudiants de l'I.e.p.s. souffre d'une méconnaissance de la discipline et d'un manque de sensibilisation et de dialogue; ceux de l'éducation d'un bras de fer importun de part et d'autre à la fois du ministère de l'Education et du Syndicat des enseignants où le licenciement par milliers n'augure rien de bon; la grève des résidents dans leurs justes revendications, étant les seuls à subir encore le service civil, en plus du service militaire, tout en ayant fait de longues études, tout comme les autres formations, cependant le manque de médecins dans des endroits enclavés et éloignés rend difficile ces doléances. Aussi, il y a un effet boule de neige, le mécontentement ne peut que s'accroître, car plusieurs médecins sont partis sous des cieux plus cléments: 10.000, rien qu'en France. Il y a de nombreux recours qui auraient pu être satisfaits, mais ils sont méprisés. En outre, le comportement des forces de l'ordre qui a consisté à tabasser les médecins résidents est inapproprié et jette de l'huile sur le feu car l'excès d'ordre crée le désordre et brouille les possibilités de négociation. On ne peut pas à la fois, empêcher les grèves et les marches. La répression n'a qu'un temps et «l'herbe coupée, la racine demeure!».