En signe de contestation, des étudiants inscrits pour la plupart en 1re et en 2e années, se sont rassemblés, lundi matin, devant l'entrée principale de l'Ecole normale supérieure (ENS) de Bouzaréah. En face, à l'extérieur de l'école, deux camions d'éléments de la Sûreté nationale étaient immobilisés. Sans nul doute, les policiers étaient postés pour parer à un éventuel débordement et empêcher les grévistes d'envahir la voie publique. M. Ghazi, un encadreur ayant déjà occupé des postes de responsabilité à l'ENS, a précisé que les étudiants contestataires ont déclenché une grève trois semaines avant la tenue des examens du premier trimestre. «A la veille des examens programmés à partir du 4 février, la grève à été suspendue. La direction a aussi reporté quelques examens à cause des intempéries. Mais une fois les épreuves écrites achevées, les étudiants intégrés aux groupes pédagogiques de ainsi que ceux de la deuxième année, ont repris leur contestation», a-t-il indiqué. D'après cet enseignant, les étudiants inscrits à l'ENS sont liés par un contrat qui leur octroie l'avantage d'être recrutés en priorité dans les établissements scolaires dépendant du ministère de l'Education nationale, juste après avoir décroché le diplôme leur conférant le titre de professeur. «Il est paradoxal que ces étudiants protestataires tiennent fermement au contrat qui les lie à l'école dont ils dépendent et, en même temps, revendiquent la possibilité de continuer leurs études afin de décrocher un master 1 en quatre années ou un master 2 en cinq années. Suivant l'adage, ils veulent tout simplement le beurre et l'argent du beurre. Cette revendication renferme un non-sens car ces étudiants savent pertinemment qu'ils doivent rejoindre leur poste d'enseignant dans un établissement public une fois leur formation achevée», a observé le même professeur. Report des examens Pour sa part, le directeur de l'ENS, M. Koulli, a accepté de présenter quelques éclaircissements, tout en nous remettant un document datant du 26 janvier 2012 provenant de la direction chargée de la formation supérieure en graduation (ministère de l'Enseignement supérieur). «L'ENS ne peut assurer un cursus visant le master comme diplôme. C'est une école ayant pour option une formation pédagogique, alors que l'université est orientée vers les méthodologies de la recherche universitaire. Néanmoins, si les étudiants inscrits à l'ENS désirent préparer un master, ils n'ont qu'à s'adresser au service concerné mis à leur disposition au niveau du ministère de l'Enseignement supérieur», a-t-il expliqué. La déclaration du directeur résume fidèlement le contenu du document remis, dans lequel il est mentionné : «Il n'est pas du ressort de l'ENS de délivrer une licence ou un master. A cet effet, les étudiants inscrits à l'ENS ont opté pour un choix et s'engagent à exercer en tant que professeurs dans les établissements relevant du ministère de l'Education nationale, conformément au décret exécutif 315-08 du 11 octobre 2008. Toutefois, les étudiants désirant suspendre leur formation au niveau de l'ENS pour poursuivre leurs études afin de décrocher une licence ou un master n'ont qu'à présenter leur demande au service concerné de l'ENS. Le ministère de l'Enseignement supérieur se chargera de leur transfert et de l'inscription au niveau des autres institutions.» Abordé à quelques pas du lieu de rassemblement, un représentant des étudiants contestataires a tenté de justifier le recours à la grève : «Nous avons déclenché cette grève pour que nos revendications soient satisfaites. Nous demandons au ministère de l'Education nationale de nous autoriser à continuer nos études afin de décrocher un master juste après l'obtention de notre diplôme délivré par l'ENS.»