Faut-il repenser l'activité des salles de réunions publiques et autres lieux de restauration? Oui, estiment certains qui ne cessent de signaler que des salles des fêtes ont poussé comme des champignons à Oran, agissant en toute illégalité en se transformant en traiteur offrant leurs services parfois loin des normes d'hygiène. Le cas de l'épidémie de typhoïde qui s'est déclarée, il y a quelques jours, à Tlemcen parmi les invités à une fête de mariage lesquels avaient pris de l'eau stockée dans une citerne, est édifiant à plus d'un titre. Jeudi dernier, une quarantaine parmi les invités qui assistaient à un mariage célébré dans une salle des fêtes à Oran ont été pris de coliques et de malaises et furent admis à l'hôpital. Cette situation est favorisée parfois par la configuration même des lieux qui n'offrent pas des espaces de stockage et de conservation et qui ne disposent parfois que de petits appareils de réfrigération qui ne peuvent contenir toutes les provisions périssables. Les exemples de gérants de salles des fêtes qui ne nettoient même pas les lieux après chaque fête sont monnaie courante à Oran. Pressés par la demande, ils n'arrivent même plus à entretenir la propreté des cuisines et parfois même de la salle où sont servis les repas. Il y a quelques jours, une équipe du bureau d'hygiène communal avait inspecté plusieurs salles qui proposent leurs services aux familles. Plusieurs anomalies furent découvertes, «mais en l'absence d'une loi régissant cette activité, les contrôleurs n'ont qu'une mince marge de manoeuvre pour sévir et sanctionner les contrevenants», dira un élément de l'équipe qui avait sillonné la wilaya d'Oran pour tenter de dresser un état des lieux avant de proposer des mesures aux pouvoirs publics. L'apparition des produits surgelés que proposent plusieurs salles qui réalisent aujourd'hui des bénéfices conséquents en trichant parfois sur la qualité des viandes proposées aux invités. «Du port d'Oran au consommateur, la viande subit plusieurs aléas et parfois la chaîne de froid est brisée à plusieurs reprises. Et quand elle est proposée à des convives, elle peut devenir très dangereuse», dira un contrôleur. Que faut-il faire dans ce cas pour prévenir les risques de MTH dans ces endroits où la restauration publique est pratiquée sans respect des normes d'hygiène? L'activité de traiteur n'est pas régie par une loi spécifique. Certes, avant l'ouverture de la salle, une commission pluridisciplinaire composée de représentants de la DDS, de la Protection civile, de la Sonelgaz et de la police, inspecte l'espace avant de délivrer une autorisation mais plus tard, l'activité n'est plus soumise à aucun contrôle spécifique. Aujourd'hui, chaque quartier d'Oran compte au moins une salle des fêtes. Mais elles ne sont pas aussi inoffensives qu'elles le paraissent. Pour l'anecdote, il existe même des salles construites dans des zones où il n'existe même pas de réseau d'évacuation des eaux usées. Cette situation, au-delà des dangers qu'elle représente pour la santé publique, doit être sérieusement prise en charge pour réglementer une activité aujourd'hui soumise à une simple autorisation et à un regis-tre du commerce qui ne diffère en rien de celui du commerçant, du cafetier ou du laitier du coin.