Le joueur Oussalah touché lors du match CRBAF-JSMS Violence, violence, encore et toujours. Ainsi va notre triste et regrettable football national et ainsi s'enchaînent sans cesse les constats dramatiques pour chaque week-end sportif qui est caractérisé par des actes de violence devenus monnaie courante malheureusement dans nos stades. Désormais, cela s'apparente à une banale, mais fâcheuse tradition que de voir des agressions, des blessés, des envahissements de terrains et des arbitres intimidés, accompagnés chaque journée de championnats des différents paliers, au point de frôler le pire, du moins une troisième fois, après la disparition du regretté Albert Ebossé et le jeune supporter décédé lors d'un match de championnat de wilaya à Sétif. Au fil des matchs et des semaines et à l'approche de la fin de la saison 2017-2018, les actes de violence sont devenus légion et face aux enjeux, cela devient très dangereux. Le soir des résultats des matchs, tout le monde craint la tragédie et retient son souffle, de peur de perdre un proche, un voisin ou un ami parti jouer un simple match de foot ou voir son équipe en déplacement ou à domicile. Ainsi, face à l'inconscience des auteurs de ces «crimes» et la passivité des autorités et des responsables du football algérien, l'on se dirige droit vers la tragédie. Ce week-end n'a pas échappé à cette règle, puisque plusieurs incidents ont été enregistrés. La 21e journée des Ligues 1 et 2 Mobilis n'a pas été sans apporter son lot d'actes regrettables. En Ligue 2, deux matchs ont fait l'objet d'incidents, à commencer par le match CRB Aïn Fakroun-JSM Skikda (2-0) qui a été entaché de scènes de violence dont a été victime la délégation de la JSMS. Jets de pierres et de bouteilles, tout a été utilisé ou presque pour intimider les visiteurs. Le défenseur des V noirs, Nassim Oussalah, a été même touché à la tête par un projectile. Le latéral gauche de 36 ans a reçu une bouteille de verre à la tête, lancée par des supporters locaux, les joueurs de la JSMS ont été retenus à l'intérieur du stade jusqu'à très tard dans la nuit. Toujours en Ligue 2, le match AS Aïn M'lila-ASO Chlef (2-2) a été marqué par une bagarre entre les joueurs et l'agression sur l'entraîneur Samir Zaoui. Les responsables chélifiens évoquent même des pressions sur l'arbitre Brahim pendant la pause, qui a cédé en fin du match sur le but égalisateur de l'ASAM malgré une faute de main. Quant aux divisions inférieures, les exemples sont nombreux et le constat est plus dramatique, étant donné que le service d'ordre est assuré au minimum et les médias ne couvrent quasiment pas. Ainsi, en division amateur (3e palier), lors du match opposant l'US Oued Amizour au NC Magra (Centre), qui s'est soldé par un match nul (1-1), les joueurs et le staff de l'équipe de Magra, qui joue l'accession tandis que Amizour est bon dernier, ont été bloqués après le match dans le vestiaire. Ces derniers se sont réfugiés dans le vestiaire, tandis que l'arbitre Bouchama aurait été intimidé et s'est réfugié lui aussi dans son vestiaire avant d'être évacué par les servies d'ordre. En division inter-régions, le match IRB Aïn El Hadjar-CR Témouchent (groupe Oouest) a été marqué par une bagarre générale entre les deux camps. Ce match, qui s'est soldé par la victoire des locaux (1-0), qui jouent le maintien, ont forcé la main aux visiteurs qui visent l'accession. Le commissaire du match, Mansouri, a rédigé son rapport faisant état de violence et d'arrêt de match de 13 minutes, après la blessure du joueur Hamadi suite à un jet de projectiles par ses propres supporters et qui fut évacué à l'hôpital. Et ce n'est pas fini, le pire est en bas de l'échelle, puisque d'autres actes ont marqué ce week-end, comme ce fut le cas lors du match à Rahouia entre l'IRBM Sfa et l'O Madena (division honneur) de la Ligue de Tiaret). Le jeune arbitre Rami Boukhercha a été agressé puis évacué à l'hôpital dans un match sans grand enjeu. Le cauchemar a été vécu par l'arbitre Guetaï qui a dirigé le match entre l'équipe locale de Sidi Bouaziz et l'équipe visiteuse, l'Olympique El Mokren, match comptant pour le championnat de Régionale Une de la Ligue de Ouargla. Une bagarre générale a éclaté, suivie d'une terrible agression physique sur l'officiel du match où l'on voyait sur une vidéo postée sur les réseaux sociaux toute l'équipe de Sidi Bouaziz, staff et joueurs, courir après l'arbitre qui a sifflé un penalty en faveur des visiteurs. L'arbitre a été ensuite hospitalisé. Le dernier cas signalé fut l'agression dont a été victime l'équipe du Chabab Sidi Abdelmoumen (CASA) de Mascara par une poignée de supporters de l'équipe de l'ASB Rahouïa (Tiaret). Le match s'est soldé par une victoire des visiteurs 1-0, pour le compte du championnat de division régionale 2 (groupe A) de la Ligue de Saïda. Face à cette vague de violence grandissante et ce tableau noir, le jeu de coulisses resurgit à chaque fin de saison, où chacun y va de sa propre méthode pour gagner son match, alors qu'aucune enquête n'a été ouverte jusque-là par les dirigeants du football national afin de définir les responsabilités et surtout sévir pour mettre fin à ce drame national.